Centrafrique : Bozizé toujours président


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François Bozizé, le président sortant de Centrafrique, a été réélu mardi avec 66,08% des voix au premier tour des élections du 23 janvier. Alors qu’il savoure sa victoire, l’opposition dénonce des fraudes massives.

Le président sortant François Bozizé reste à la tête de la Centrafrique. Il a été réélu avec 66,8% des voix lors du premier tour de la présidentielle qui avait eu lieu le 23 janvier. Près d’un million de Centrafricains sur une population de 4,4 millions avaient été appelés aux urnes. La Cour Constitutionnelle doit maintenant valider ses résultats dans les 15 jours à venir. Avec cette victoire, il devance ainsi: l’ancien président Félix Ange Patassé, renversé en 2003, qui arrive en deuxième position avec 20,10% des voix, Martin Zigélé 8,46%, Emile Nakombo, 4,64 % et Jean Jacques Demafouth, 2,72 %.

Mais l’opposition, qui dénonce des fraudes massives depuis le début du scrutin, avait déjà prévenu qu’elle ne reconnaîtrait pas ces résultats. «Le hold up est à présent consommé», ont affirmé Martin Ziguélé et Emile Nakombo. Jean Jacques Demafouth, lui, a évoqué une « honte nationale ». Quant à l’ancien président Ange-Felix Patassé, il a déclaré que « les autres candidats et moi, nous allons faire recours pour savoir si ces élections proclamées ont été véritablement justes ou pas ». Fidèle Ngouandjika, directeur adjoint de la campagne du chef de l’Etat, les a accusé de n’être que des mauvais perdants en soulignant que « Ce raz- de-marée, c’est la victoire du peuple centrafricain». « C’est la récompense d’un travail bien fait, le peuple l’a jugé et l’a sanctionné après cinq ans de pouvoir », a-t-il poursuivi.

Le CPJP menace de reprendre les armes

Alors que le président de la Commission électorale indépendante, le pasteur Joseph Binguimalé, dont le travail a été très critiqué, a « remercié le peuple centrafricain pour sa patience, sa compréhension, sa tolérance et surtout sa participation massive », Joachim Kokaté, un représentant de la rébellion de la Convention des patriotes pour la justice et la paix (CPJP ), dénonce à son tour des fraudes massives. « Nous serons obligé de reprendre les armes afin de faire rétablir une réelle démocratie en Centrafrique ». « Nous avions observé une trêve dans l’intérêt du peuple centrafricain. Le président Bozizé a tourné le dos à la jeunesse et à tout le peuple », a-t-il déclaré mardi. Ce dernier, qui est arrivé au pouvoir par un coup d’Etat contre Félix Ange Patassé en 2003, avait été élu pour un premier mandat en 2005.

La paix a donc été au centre de cette campagne présidentielle. Le pays riche en uranium, diamants, bois et or a été ruiné par des années d’instabilité politique. Ces élections présidentielles et législatives qui étaient prévues en avril 2009 avaient été reportées à deux reprises après de multiples tergiversations. Malgré une campagne très active, l’opposition centrafricaine, à bout de souffle, n’aura pas réussi à déloger François Bozizé du fauteuil présidentiel.

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