Un imposant convoi de camions et taxis lourdement chargés de civils musulmans et de leurs quelques affaires a quitté Bangui sous les huées de foules en colère. Les départs de convoi de musulmans sont devenus le quotidien à Bangui, la capitale centrafricaine.
Un imposant convoi de camions et taxis lourdement chargés de civils musulmans et de leurs quelques affaires a quitté vendredi Bangui matin sous les huées de foules en colère, qui, un peu plus tôt, ont lynché un homme tombé d’un véhicule. Les départs de convoi de musulmans sont devenus le quotidien à Bangui, la capitale centrafricaine.
La longue colonne a remonté en matinée de ce vendredi 7 février l’axe menant à la sortie nord de la ville, sous les insultes des riverains, qui ont expliqué à l’AFP que l’un des voyageurs, sur un camion, a été lynché lorsqu’il est tombé du véhicule. Un autre camion du convoi a également été attaqué par des miliciens chrétiens anti-balaka. N’eut été l’intervention rapide des soldats de la MISCA présents sur l’axe, le pire se serait produit.
Ils sont pourtant Centrafricains, nés en Centrafrique, n’ont connu que ce pays où ils ont construit leur vie. Leur seul tort, d’être des musulmans. Les voilà traqués comme du gibier, lynchés et menacés de mort dans leur ville ou village et n’ont plus pour seul espoir qu’un exil. A condition que les anti-balaka les laisser quitter la ville sains et saufs. D’après les témoignages du journaliste de l’AFP, ils sont entre 3 500 et 4 000 sur la base aérienne désaffectée de Bangui, la plupart Centrafricains, arrivés mercredi du nord-ouest, dans un convoi escorté par des militaires tchadiens. Il y a une semaine, ils étaient seulement quelques centaines, musulmans de pays voisins.
Dans un entrepôt de la base où des carcasses d’hélicoptères servent d’étendoirs à linge, l’Office des migrations internationales (OMI) enregistre les déplacés en quête d’exil. D’énormes camions militaires tchadiens sont stationnés dans l’attente d’un prochain départ. Selon Jan de Wilde, chef du bureau de l’OMI à Bangui, « la grande majorité des personnes qui sont ici sont des Centrafricains (…). Le Centre de transit se transforme en centre de déplacés ».
Sauf que les Centrafricains ne sont pas évacués, ni par l’OMI, ni par les Tchadiens; Il n’y a que les étrangers, notamment les Tchadiens et les Camerounais qui sont évacués, après avoir prouvé leur origine.