Des centaines d’habitants des quartier nord de Bangui, la capitale centrafricaine, continuent de fuir leurs maisons, après les sanglantes tueries survenues samedi.
La peur gagne de l’ampleur à Bangui. Des centaines d’habitants des quartiers nord de la capiltale, majoritairement chrétiens, continuent ce mardi de fuir leurs maisons, après les tueries survenues samedi. Ce jour-là, des soldats tchadiens, chargés de rapatrier leurs compatriotes, ont ouvert le feu sur la foule, tuant 24 personnes, et blessant une centaine d’autres.
Redoutant donc de nouvelles violences, la majorité des habitants des quartiers nord ont ainsi cherché refuge vers les différents camps de déplacés de la capitale centrafricaine, où les drapeaux sont en berne après le deuil national de trois jours décrété par les autorités en mémoire des victimes des derniers jours. D’autres habitants, malgré la peur, préféraient rester pour protéger leur maison contre d’éventuels pillards.
Suite au drame de samedi, de nombreuses douilles de balles de mitrailleuses lourdes ont été découvertes dans les quartiers nord. Certains corps ont été découverts à l’intérieur des maisons. La force africaine MISCA a affirmé dimanche que les soldats avaient d’abord été attaqués : « Les soldats tchadiens ont été visés par une grenade qui a blessé l’un d’entre eux, et ils ont riposté », selon un officier, s’exprimant sous couvert d’anonymat.
Mais selon les versions de représentants des milices anti-balaka et d’habitants du quartier, les militaires tchadiens ont délibérément tiré sur la foule.
Le secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon a condamné les violences intervenues pendant le week-end à Bangui, rappelant « l’importance d’assurer la protection des civils en tout temps ». En visite en France ce mardi, la Présidente de la Centrafrique Catherine Samba-Panza a assuré qu’une enquête sera ouverte sur la tuerie de samedi.