La société russe Wagner, présente depuis plusieurs mois en République centrafricaine, continue de faire parler d’elle. Vendredi, elle a reçu les félicitations du Parlement centrafricain, deux semaines seulement après avoir été citée dans un rapport sur des accusations d’actes de violence dans ce pays.
La présence en République centrafricaine des instructeurs russes de la société Wagner n’a pas fini de susciter des controverses. Le vendredi 1er octobre 2021, le premier rapport de la Commission d’enquête spéciale, créée pour élucider des accusations de violences qui pèsent non seulement contre les rebelles, mais également les Casques bleus, les FACA (Forces armées centrafricaines) et les instructeurs russes, a été rendu public par le ministre de la Justice, Arnaud Djoubaye Abazène. Aucun de ces différents groupes cités n’est sorti indemne des accusations de violation des droits de l’Homme, d’exécutions sommaires et extrajudiciaires, d’actes de torture et de mauvais traitements, d’arrestations et détentions arbitraires ainsi que de violences sexuelles liées au conflit portées contre eux. Ils sont tous accablés par ce rapport.
« Sur les incidents avérés, certains sont imputables aux instructeurs russes qui sont en appui des Forces armées centrafricaines », avait clairement indiqué le ministre centrafricain de la Justice, Arnaud Djoubaye Abazène, au cours de sa sortie médiatique.
Selon la presse locale, la publication par le ministre de la Justice de ce rapport accablant pour Wagner irrite au plus haut point la société russe qui y voit un obstacle majeur à sa politique d’extension dans d’autres pays africains – les tractations sont en cours avec le Mali, par exemple –.
Pendant que l’actualité est encore brûlante, l’Assemblée nationale centrafricaine s’invite dans le jeu et décerne un satisfécit aux instructeurs russes. C’est à travers une lettre de félicitation et d’encouragement transmise, vendredi 15 octobre, par le président de l’Assemblée nationale en personne, Simplice Mathieu Sarandji, au représentant de la société russe, Alexandre Ivanov.
Voici la substance de la lettre : « Dans la lutte que mène depuis quelques années notre peuple, à travers nos forces armées centrafricaines (FACA) et forces de défense et de sécurité (FDS), contre les terroristes véritables ennemis de la paix, les interventions du contingent russe aux côtés de nos forces ont été d’une grande efficacité dans la reconquête de la plupart des zones occupées par ces terroristes.
Au nom de tous les élus de la nation centrafricaine et en mon nom personnel, je vous adresse nos sincères félicitations pour votre bravoure ainsi que nos encouragements soutenus pour la poursuite de votre noble mission dont les résultats sont reconnus par le peuple que nous avons l’honneur de représenter à l’Assemblée nationale ».
Cette adresse de l’Assemblée nationale apparaît comme un désaveu du rapport publié il y a quelques jours et qui accablait la société russe, entre autres. De nouveaux éléments viendront sans doute éclairer davantage sur cette présence russe qui, manifestement, n’est pas du goût de tout le monde. Ce n’est pas la France d’Emmanuel Macron qui dira le contraire.
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