La situation va de mal en pis en Centrafrique, où de nouveaux tirs ont été entendus ce jeudi à l’aube, dans la capitale Bangui. Des affrontements ont eu lieu également entre les anti-balaka et les ex-rebelles de la séléka, faisant au moins 80 morts. Au moins 1 200 soldats français sont mobilisés pour rétablir l’ordre dans le pays.
Au moins 1 200 soldats français sont en ordre de bataille en Centrafrique. Et 250 d’entre eux ont été déployés ce matin à Bangui, où l’assaut menée par les anti-balaka contre les ex-rebelles de la séléka a fait au moins 80 morts. Les militaires français n’attendent plus qu’un feu vert pour débuter l’opération militaire censée rétablir l’ordre dans le pays en proie aux violences quotidiennes. Intervention qui devrait débuter après le vote d’une résolution à l’ONU prévu aujourd’hui, a déclaré le chef de la diplomatie française, Laurent Fabius. « Autour de 1 200 soldats seront déployés en Centrafrique, et l’intervention débutera entre le vote de la résolution à l’ONU ce soir et la date que choisira le président de la République », a précisé Laurent Fabius sur BFM TV/RMC, soulignant que l’opération devrait débuter « dans les jours qui viennent ».
En attendant, le chaos se poursuit dans le pays. La capitale Bangui est en proie aux pillages et affrontements entre les différents groupes armés présents. A l’aube, des combattants des milices d’autodéfense anti-balakas accompagnés d’ex-Faca (forces favorables à l’ancien Président François Bozizé) ont pris d’assaut Bangui, qu’ils ont tenté d’encercler. Les assaillants, dont on ignore le nombre pour le moment, ont mené plusieurs attaques coordonnées, selon l’AFP. Des éléments des milices d’auto-défense sont intervenus à 12 km au nord de Bangui, et les ex-Faca ont, eux, mené leur opération au camp Kassaï, près du centre-ville, dans la zone du fleuve et dans le quartier Boy-Rabe. Ils se sont confrontés aux ex-rebelles de la séléka, coalition qui a mené le coup d’Etat contre François Bozizé.
Les affrontements, d’une violence inouïe, ont fait plusieurs victimes et de nombreux blessés. Face à l’escalade de la violence, le conseil de sécurité de l’ONU devrait adopter dans la journée une résolution autorisant l’intervention militaire en Centrafrique. Face à la situation d’insécurité, le Président de la transition, Michel Djotodia, a décrété un couvre-feu de 18 heures à 6 heures du matin.