Un important contingent des troupes de la Convention des patriotes pour la justice et la paix (CPJP), du général Abdoulaye Hissen, l’actuel ministre centrafricain de la Jeunesse, des Arts et de la Culture, est arrivé mardi à Bangui. Au total, 400 hommes à bord de 10 véhicules ont fait le déplacement dans la capitale centrafricaine où ils vont rejoindre le processus de la réforme de l’armée.
(De notre correspondant)
Le temps est aujourd’hui à la reconstruction en République centrafricaine. Et dans la foulée de ce retour à la normalisation, la réforme de l’armée est enclenchée avec la nomination du général de brigade Jean-Pierre Dollo-Waya à la tête de l’état-major des Forces armées centrafricaines (FACA).
La Convention des patriotes pour la justice et la paix (CPJP) du général Abdoulaye Hissen n’est pas du reste. Alors qu’après la prise du pouvoir le 24 mars dernier, par la coalition Séléka, le général Abdoulaye Hissen a regroupé ses troupes à Ndélé, dans le nord du pays, ces éléments viennent de rentrer mardi à Bangui pour intégrer le processus de la réforme de l’armée déjà en marche. Ils sont au nombre de 400, les combattants de la CPJP qui sont rentrés à bord de dix véhicules dont 8 pick-up et deux camions, à leur tête, le lieutenant Mahamat Salley. Pour ce dernier, « nous ne voyons pas à quoi ça sert de rester en dehors du processus de paix dans notre pays. Nous sommes donc rentrés pour participer à ce processus. Parce que certaines personnes qui ont vu nos cargaisons d’armes, elles pensent que nous sommes entrain de fomenter un sale coup pour le régime en place ». Les 400 hommes sont conduits et regroupés immédiatement au Camp Kassaï.
Selon des sources proches du ministère de l’Intérieur, ces hommes sont venus pour être intégrés dans la dynamique de la restauration des FACA. Par conséquent, ils seront rassemblés d’abord au Camp Kassaï ; ensuite ils seront désarmés avant d’être intégrés dans le cadre de la restauration des FACA.
Rappelons que la décente des hommes d’Hissen à Bangui intervient une semaine après que les éléments de la Séléka aient visité le domicile de ce dernier, et ils ont emporté sa voiture de commandement du ministère de la Jeunesse. Est-ce que cette arrivée musclée est en relation avec l’incident en question ? Personne ne sait pour l’instant. Le moins qu’on puisse dire est que 400 hommes en tenue en plus de quelques 6 000 autres de la Séléka et les 4 000 FACA ont répondu présents à l’appel du chef d’état major, c’est un peu trop pour la République centrafricaine, surtout en ce qui concerne l’aspect financier.
L’intégration du processus par les éléments de la CPJP sonne comme un appel fort au Front démocratique pour le peuple centrafricain (FDPC), la seule faction rebelle encore active sur le territoire, de se ranger.