Au moins 24 personnes ont été tuées samedi par des soldats tchadiens, dans la périphérie de Bangui, la capitale centrafricaine.
La situation dégénère de nouveau à Bangui. Des soldats tchadiens ont tiré sur la population samedi dans la périphérie de la capitale centrafricaine, provoquant la mort d’au moins 24 personnes, faisant 100 blessés, selon les autorités locales. « Il y a déjà 24 corps recensés et ramassés et plus de cent blessés graves » dans les quartiers Nord, a déclaré dimanche Odette Dombolo, maire de Bégoua, petite commune située en périphérie de la capitale.
La situation reste encore très confuse. Le bilan est aussi toujours incertain. Plus tôt dans la journée de samedi, une source de la force africaine Misca avait fait état « d’au moins huit morts » dans un premier bilan. D’après cet officier de la Misca, s’exprimant sous couvert d’anonymat, « les soldats tchadiens ont été visés par une grenade qui a blessé l’un d’entre eux, et ils ont riposté ». Ces soldats tchadiens seraient venus rapatrier leurs compatriotes, fuyant les violences à Bangui. Mais la situation a tourné au drame.
« On n’est dépassés »
D’après les autorités locales, à Bégoua et dans les quartiers Gobongo et Galabadja, majoritairement chrétiens, « on continue de ramasser des corps et les blessés sont de plus en plus nombreux ». « On est dépassés », a déploré la maire de Bégoua. « Des maisons ont été incendiées par des tirs de roquettes. Un poteau électrique a même été coupé en deux vers Gobongo, ce qui démontre que les dégâts sont très importants du fait des armes utilisées », a-t-elle précisé.
L’escalade de la violence se poursuit toujours en Centrafrique malgré la présence des troupes de l’opération française Sangaris et de la force africaine Misca.