Le gouvernement de l’Ouganda a l’intention de réguler l’Internet. « Il y a deux sujets », vient de déclarer M. Patrick Masambu, directeur exécutif de la Commission de la communication : « La politique concernant les données, qui est de la responsabilité du ministre de l’Information, et celle relative aux technologies et au développement des connexions. » En bref, le contenu et le contenant.
M. Masambu est enthousiaste à l’idée que ses concitoyens puissent se connecter de plus en plus nombreux à la Toile mondiale. En revanche, il estime que l’Ouganda devra édicter ses propres règles, afin de faire « comme certains pays qui ont développé un certain niveau de contrôle du contenu. » Cela est dit avec un « certain » embarras, mais cela est dit quand même. Et il y a toutes les chances pour que cette volonté de censure – comment employer un autre terme ? – tombe dans les eaux profondes du lac Albert.
Internet nourrit-il la liberté des personnes ? La question est débattue à longueur d’années. Avoir une opinion tranchée à ce sujet est d’ailleurs la meilleure façon d’énoncer des lieux communs sans grand rapport avec une réalité très complexe. On comprendra donc qu’afrik.com renonce humblement à apporter sa petite pierre à cet océan de cailloux.
En revanche, s’il y a bien une chose dont nous soyons sûrs, c’est qu’Internet se nourrit de la liberté. Sans la faculté d’initiative et d’expression de ses acteurs, le Réseau ne pourrait jamais favoriser les échanges de données (matérielles ou immatérielles) comme il le fait. Et il le fait de façon prodigieuse, en Afrique comme dans le reste du monde.
Nous pensons que prétendre favoriser le nombre de connections en contrôlant la teneur des informations échangées est une faute morale. Mais nous pensons aussi que c’est une vue de l’esprit, qui sera balayée par les faits.
Et voilà une victoire facile pour les défenseurs de la liberté !