Célébrer Angélique Kidjo au service des artistes béninois


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L’exposition photo Angélique Kidjo a eu lieu à la Bibliothèque nationale à Porto-Novo, la capitale du Bénin. L’association Partenari’art Culture Bénin souhaite aider les artistes béninois à travers cette « exposition plaidoyer ».

A Porto-Novo,

L’association Partenari’art culture Bénin a organisé, du vendredi 7 au dimanche 10 août 2015, une exposition photo qui retrace la vie de l’artiste béninoise Angélique Kidjo, à Porto-Novo, à la Bibliothèque nationale. A travers cette « exposition plaidoyer », il s’agit de magnifier la célèbre chanteuse afin de valoriser le rôle des artistes au Bénin.

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Espera Donouvossi devant la photo d’Angélique Kidjo, du chanteur Sagbohan Danialou, du réalisateur Tola Koukoula et de l’acteur hollywoodien, Djimon Houssou (Crédit photo: Frédéric Schneider)

« Notre association est une association plaidoyer qui veut arriver à décréter une journée de l’artiste béninois au Bénin. Quand on voit ce tableau, ce sont les grands noms de l’art, au Bénin. Notre exposition, c’est aussi pour dire : « célébrons les artistes de leur vivant » », explique Espera Donouvossi, le directeur exécutif de Partenari’art Culture Bénin, en décrivant la photo qu’il trouve la plus symbolique de son projet. Sur la photo, on aperçoit Angélique Kidjo, le chanteur Sagbohan Danialou, le réalisateur Tola Koukoui et l’acteur hollywoodien, Djimon Houssou.

« Célébrons les artistes de leur vivant »

expo_pagne.jpg (Copyrights: Partenari’art Culture Bénin)

Les photos exposées à l’intérieur de la Bibliothèque nationale de Porto-Novo retracent quelques grands moments dans la vie de la chanteuse béninoise de 55 ans, née à Cotonou, la capitale économique du Bénin. On la voit, jeune et souriante, lors de son premier voyage en France, revendiquant déjà ses origines africaines, habillées en pagne.

Elle devient une icône africaine aux Etats-Unis où elle vit depuis près de 15 ans à New-York, dans le quartier de Brooklyn. Elle pose aux côtés de Nelson Mandela sur une des photos qu’elle rencontre notamment en 2003, lors de son voyage au Cap, en Afrique du Sud. Elle chante alors aux côtés de Peter Gabriel et Youssou Ndour pour la fondation Nelson Mandela. expo_mandela.jpg (Copyrights: Partenari’art Culture Bénin) « Angélique Kidjo est une image du Bénin que nous voyons tout le temps ailleurs. C’est bien de la voir ici », s’est félicité le directeur de la Bibliothèque nationale, Francis Marie-José Zogo, au cours de son allocution d’ouverture. Elle a précédé la projection d’un documentaire sur la vie de l’artiste et la visite guidée de l’exposition, en compagnie d’un des directeurs adjoints du ministre de la Culture du Bénin.

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Angélique Kidjo aux côtés de l’archevêque sud-africain Desmond Tutu (Crédit photo: Frédéric Schneider)

« L’Afrique du futur »

Par ses chansons et son discours, elle cultive un engagement au service de l’Afrique. Celle qui déclare que « l’Afrique pauvre nourrit les fantasmes des pays riches » explique chanter pour « l’Afrique du futur ». « Elle est devenue, pas uniquement Béninoise mais Africaine », ajoute Francis Marie-José Zogo. Ambassadrice de Bonne Volonté de l’UNICEF, on la voit, tout sourire, aux côtés des enfants qui lui donnent « sa force ». Elle a créé une association pour aider à la scolarisation des jeunes filles à travers un programme de scolarisation qui finance les études de 1 200 enfants dans cinq pays : au Bénin, au Cameroun, en Ethiopie, au Mali et en Sierra Leone.

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« L’idée de l’exposition vient d’Angélique Kidjo elle-même. Je la vois chanter un peu partout, notamment aux Etats-Unis, pour Nelson Mandela. Mais elle n’est pas encore célébrée au Bénin », déclare Espera Donouvossi. Les jeunes artistes membres de l’association Partenari’art Culture Bénin s’étaient, à l’origine, constitués en un réseau d’entraide qu’ils ont voulu renforcer. Avec ce projet, leur ambition est de montrer l’influence que peut avoir la chanteuse béninoise, classée parmi les 100 femmes les plus influentes du monde par le quotidien anglais The Guardian notamment, pour ainsi faire valoir le rôle que peut avoir un artiste. « Il faut arriver à réfléchir à comment mieux gérer la culture, axée sur l’humain, sur les artistes eux-mêmes », explique-t-il. Il poursuit : « Nous avons fondé une association pour aider les artistes béninois. Au Bénin, il y a une réticence des artistes qui n’arrivent pas à s’exprimer en fait. On a peur. On ne parle que de Dieu, de l’amour, des enfants. Il y a une certaine peur due a une autocensure ou a une censure extérieure ».

L’exposition est présente pendant quelques jours à Porto-Novo, avant d’aller s’afficher à Ouidah, ville de l’ouest du Bénin, au bord de côte. Le directeur exécutif aimerait arriver à initier des recherches concrètes afin de montrer combien la culture apporte au Bénin. « L’art que nous promouvons, c’est cette culture qui contribue au développement durable, social, humain et économique », conclut-il.

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Angélique Kidjo qui chante avec Ziggy Marley (Crédit photo: Frédéric Schneider)

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