CEDEAO, UA, chefs d’Etat : qui ose condamner le putsch en Guinée ?


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Alpha Condé avec les Forces spéciales
Alpha Condé assis au milieu des Forces spéciales

La Guinée traverse des moments de turbulence avec un coup d’Etat perpétré par des militaires, ce dimanche 5 septembre 2021. Des heures après le renversement du Président Alpha Condé, ni l’Union Africaine, ni la CEDEAO (Communauté Economique Des Etats de l’Afrique de l’Ouest), encore moins les chefs d’Etat africains, n’ont condamné ce qui vient de se passer sous leurs yeux.

Un putsch reste un putsch, donc un acte à condamner avec la dernière énergie. Et c’est ce qui vient de se passer en Guinée où, le président de la République, Alpha Condé, a été démis de ses fonctions par l’armée, notamment les Forces spéciales guinéennes, avec à leur tête le colonel Mamady Doumbouya. Cet ancien légionnaire de l’armée française, qui a annoncé qu’un « Comité national du rassemblement et du développement, CNRD » a pris le pouvoir des mains du Président Alpha Condé.

Dans une vidéo publiée sur les médias sociaux, le lieutenant-colonel Mamady Doumbouya a indiqué : « Nous avons décidé, après avoir vu le Président qui est avec nous, de dissoudre la Constitution en vigueur, de dissoudre le gouvernement et de prononcer la fermeture des frontières terrestres et aériennes », évoquant « le dysfonctionnement des institutions républicaines, l’instrumentalisation de la justice et le piétinement des droits des citoyens » pour justifier ce putsch.

Plusieurs heures après ce coup de force, aucune réaction. Ni de la part des chefs d’Etat africains, ni de l’UA (Union Africaine), ni de la CEDEAO (Communauté Des Etats de l’Afrique de l’Ouest). Cela se comprend facilement, car tout s’est déroulé sous leurs yeux. Ils étaient tous là, chefs d’Etat, Union Africaine, CEDEAO lorsque ce même Alpha Condé, dont le pays est membre de l’UA et de la Communauté Des Etats de l’Afrique de l’Ouest, perpétrait son putsch en 2020, sans piper mot. Donc tous complice de ce coup de force perpétré par Alpha Condé à l’époque.

C’est un climat de malaise qui s’installe ainsi dans la sous-région face à ce qui se passe en Guinée. Qu’on en arrive à un stade où un coup d’Etat ne peut pas être condamné, par les plus fortes institutions du continent, c’est tout simplement triste. Parce que dans la réalité, c’est un putschiste, en la personne d’Alpha Condé, qui a été évincé de force. Reste un autre véritable putschiste au pouvoir, toujours en Afrique de l’Ouest. Et il se nomme Alassane dramane Ouattara qui, comme l’a fait Alpha Condé, s’est taillé une Constitution sur mesure pour pouvoir briguer un troisième mandat, synonyme de coup d’Etat.

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Journaliste pluridisciplinaire, je suis passionné de l’information en lien avec l’Afrique. D’où mon attachement à Afrik.com, premier site panafricain d’information en ligne
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