Le Président nigérian, Bola Tinubu, a donné la recette à ses pairs africains pour éviter les changements anticonstitutionnels devenu fréquents sur le continent.
La CEDEAO (Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest) était en conclave, dimanche, à Abuja. L’opportunité de ce 64ème sommet a été saisie pour évoquer la multiplication des coups d’État sur le continent. Plus particulièrement Afrique de l’Ouest. Une belle occasion saisie par le président en exercice de la CEDEAO, le Nigérian Bola Tinubu pour lancer un appel.
A l’ouverture, Tinubu a exhorté les dirigeants et chefs de gouvernement ouest-africains à donner la priorité à la bonne gouvernance. Selon lui, « elle sert de catalyseur à la transformation et au développement socio-économiques ». Le Nigérian a par ailleurs lancé un appel solennel aux chefs d’État africain, en leur demandant de veiller aux préoccupations de la population.
Au nom de la CEDEAO, Tinubu fustige l’Alliance des États du Sahel
Le président en exercice de la CEDEAO n’a toutefois pas manqué de rappeler à l’ordre ses pairs chefs d’État. « En assurant une bonne gouvernance qui s’attaque aux défis de la pauvreté, de l’inégalité et d’autres préoccupations de la population, nous aurions réussi à nous attaquer à certaines des causes profondes de l’intervention militaire dans les processus civils dans notre région », a dit Tinubu. Un rappel à l’ordre à l’endroit de la plupart des dirigeants du continent, peu regardant sur les conditions de vie de leurs concitoyens.
Le Président nigérian a, en outre, dénoncé la tentative de certains pays sous régime militaire de créer une Alliance des États du Sahel. Tinubu s’est insurgé contre l’Alliance des États du Sahel, conclu entre le Mali, le Niger et le Burkina Faso. C’est en septembre dernier que les trois pays ont signé ce pacte de défense mutuelle. Pour le dirigeant, il s’agit là d’une tentative fantôme de détourner l’attention de notre quête mutuelle de démocratie et de bonne gouvernance qui aura un impact sur la vie de nos peuples ».
Des « plans de transition réalistes et courts »
Selon Bola Tinubu, la CEDEAO reste déterminée à renouer le dialogue avec les pays dirigés par les juntes. Pour cela, relève-t-il, il faudra des « plans de transition réalistes et courts qui peuvent assurer la démocratie et la bonne gouvernance ». Non sans rassurer : « de notre côté, nous devons être prêts à leur fournir un soutien technique et matériel, afin d’assurer la réalisation de ces objectifs stratégiques ».
S’agissant des récents troubles en Sierra Leone et en Guinée-Bissau, Bola Tinubu a demandé aux autres dirigeants de « prêter attention à la protection de la démocratie, réitérant la tolérance zéro de la CEDEAO à l’égard des changements anticonstitutionnels de gouvernement ».