La CEDEAO prévoit d’envoyer une mission en Guinée-Bissau pour, dit-on, tenter de dénouer la crise dans ce pays d’Afrique de l’Ouest, suite au élections de décembre dernier. Pourtant, élection, il y en a eu au Togo où un Président a décroché un quatrième mandat. Election, il y aura en Guinée voisine où un autre Président est tenté de forcer le passage pour un troisième mandat. Où est la CEDEAO sur ces questions plus importantes que se qui se passe à Bissau ?
En Afrique, le ridicule ne tue plus. En tout cas, pas les membres de la CEDEAO (Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest), dont les pratiques pousseraient un être normal à commencer à raser les mûrs. Alors que le Togo vient de boucler des élections présidentielles remportées par un Faure Gnassingbé qui va tranquillement dérouler son quatrième mandat, sans être inquiété, en tout cas pas par la CEDEAO, en Guinée Conakry, Alpha Condé, force un troisième mandat que lui interdit sa Constitution, quitte à faire des morts. Un Président qui compte bien tailler la Constitution à sa mesure. Sauf qu’il fait face à son peuple.
Un pays où un peuple s’exprime, réclame son droit et se fait mâter à mort par son Président, ne semble pas intéresser la CEDEAO, qui n’a d’yeux que pour la Guinée-Bissau où le peuple jubile, accepte ce changement de Président. L’on se demande bien quel est le problème de cette institution qu’est la CEDEAO ? Ce qu’on pourrait appeler Club Elargi de Dirigeants Experts en Actions Occultes. Actuellement, c’est la compréhension qui pourrait être faite du comportement honteux de la CEDEAO. Quel est le problème avec Umaro Sissoco Embalo, Président nouvellement élu en Guinée-Bissau ?
Parce que tout simplement Umaro Sissoco Embalo ne s’entend pas avec le voisin de Conakry sur qui il a tiré après son élection. Bref, la CEDEAO a-t-elle la légitimité de fouiller dans l’élection d’un Président ? Surtout dans un pays où le peuple ne montre aucune hostilité à cette élection ? Ce, après que les instances bissau-guinéennes aient accepté le recomptage des voix imposé par l’institution panafricaine ? Chers dirigeants de la CEDEAO, le monde entier a compris votre petit manège. Alors que vous et vos gouvernements êtes incapables de doter vos pays d’infrastructures adéquates. Aucun de vos pays n’est à l’abri d’une famine, partielle ou généralisée. Aucun de vos pays ne répond aux normes internationales en matière de santé, d’éducation.
Non, ce n’est point votre combat. Toujours à le recherche de pouvoir et de confort. Apparemment, vous ne savez pas combien vous dégoutez à vos différents peuples. Ces peuples qui vous demandent de laisser la Guinée-Bissau tranquille et de voir ce qui se passe au Togo. Ce qui se passe en Guinée Conakry. Ce qui se passe en Gambie. Heureusement qu’il y a encore des hommes de la carrure de Ouattara de la Côte d’Ivoire. Ce grand Alassane Dramane qui pourrait prendre du recul face aux agissements de ce club de chefs d’Etats, très copains, qui, visiblement, ne se gênent plus. Que en effet, le pouvoir a rendus fous. Complètement fous.
Et visiblement, tant qu’ils n’auront pas réussi à placer à la tête de la Guinée-Bissau un autre de leurs copains, les membres de la CEDEAO ne comptent pas s’arrêter. En tous les cas, si réellement la bande d’amis tient à la démocratie en Afrique de l’Ouest, il serait plus judicieux qu’ils installent leur quartier général soit au Togo, soit en Guinée Conakry ou en Gambie ou ça sent le souffre après que Adama Barrow, qui a pris goût au pouvoir, ne veuille plus céder le fauteuil présidentiel, après trois ans de magistère, comme il l’avait promis.