Un rapport d’enquête sur la cécité vient d’être rendu public par le Programme de promotion de la santé oculaire au Sénégal. Selon ledit rapport, près de 165 000 Sénégalais sont des aveugles et 550 000 autres seraient des malvoyants. Les victimes seraient des personnes âgées de plus de 60 ans.
Le coordonnateur du Programme de promotion de la santé oculaire a dépeint un tableau sombre de la cécité au Sénégal. En marge de la mise en en place du Comité national de lutte et de prévention de la cécité, le docteur Boubacar Sarr a confié à la presse que 165 000 personnes sont frappées par la cécité et 550 000 autres seraient des malvoyants. Soit un taux de prévalence nationale de 1,42 % de la population. Et le docteur Sarr d’ajouter que plus de 700 000 Sénégalais souffrent directement de la santé oculaire. 85% des personnes âgées de plus de 60 ans au Sénégal présentent une cataracte, la principale cause de la cécité.
Toujours de l’avis du médecin, la cécité dans le monde s’accroit, à raison de deux millions d’aveugles par an. Si rien n’est fait, a-t-il prévenu, ce chiffre doublera d’ici à 2020. Deux aveugles sur trois sont des femmes. La cécité, qualifiée de « tragédie silencieuse », est un cycle sans fin de misère, a indiqué le docteur Sarr, selon qui, la maladie entrainerait une baisse de l’espérance de vie de 10 ans. « La cécité se développe lentement, sournoisement, sans donner de signes d’alarme, sans douleur », a dit Dr Sarr qui précise que le patient ne se doute de rien, jusqu’à ce que sa vision périphérique diminue et soit définitivement perdue. Au-delà de son ampleur, la prise en charge de la cécité fait défaut, avec seulement un faible budget de 15 millions FCFA. Il est attendu, chaque année, 24 000 cas de cataracte à opérer, mais leur prise en charge bute sur des difficultés liées au manque de personnel et à une répartition inégale des professionnels de la santé oculaire. 80% des ophtalmologistes exercent dans la région de Dakar.
A noter que la semaine dernière, les autorités militaires sénégalaises avaient refusé l’entrée sur le territoire d’une vingtaine d’ophtalmologistes pakistanais en provenance de la Gambie, pour faire des campagnes d’opération gratuite de cataractes dont souffrent bon nombre de Sénégalais. Les Pakistanais étaient liés à un groupe terroriste. Des allégations que réfutaient les patients.