Ce que veut Richard Flash


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Richard Flash
Richard Flash

Après quatre années d’absence, le zoukeur béninois Richard Flash revient en force avec son nouvel album Je veux, sorti le 2 mars dernier. Séducteur, amuseur, artiste complet… L’homme a plus d’une corde à son arc. Pour sûr, ses fans du monde entier attendaient avec impatience son retour. Interview.

Richard Flash et sa voix sensuelle font parler d’eux jusqu’aux États-Unis. Après deux albums à succès, Kissto et Zé-Kêmi, Je veux, le dernier en date, fait déjà sensation dans les night clubs en France ainsi que dans les hit-parades. Entré dans le cercle des grands noms du zouk, l’artiste apporte une couleur personnelle à cette musique des Antilles en y intégrant des sonorités africaines. Ses chansons, porteuses d’amour et de paix, témoignent de son engagement.

Afrik.com : Je veux est le titre de votre album. Alors, dites-nous tout : que voulez-vous ?

Richard Flash : Je veux avoir la dose (rires)! En fait, j’ai repris le titre d’une de mes chansons qui s’intitule « je veux » dans laquelle je parle à une femme. Je veux qu’elle reste là toute ma vie et qu’elle m’apporte du soleil. Il y a aussi un jeu de mot avec « voeu ». Tout l’album est un tube. C’est magnifique. En pré- commande, on a vendu 500 pièces à Denver, aux États-Unis! Ils ont confiance en moi et je souhaite que ça continue.

Afrik.com : À qui vous adressez-vous ?

Richard Flash : Je m’adresse aux femmes et à toutes les personnes qui ont apprécié mon travail. Je tiens à remercier les fans qui me soutiennent depuis le début. Ils montrent leur amour et je les aime.

Afrik.com : Quel a été votre parcours personnel ?

Richard Flash : J’ai d’abord eu un diplôme de couture. Pour m’adonner à ma passion, j’ai quitté Cotonou pour la Côte d’Ivoire en 1995 pour enregistrer une première maquette. Des titres étaient jusque là restés dans le tiroir. De retour au Bénin deux années plus tard, j’ai été disc jockey, animateur puis chef de programme à la Radio Star de Cotonou pendant quatre ans. J’ai ensuite décidé de m’occuper de ma vie.

Afrik.com : Votre musique, zouk ou afro- zouk ?

Richard Flash : Personnellement, je pense que la musique est universelle. Le zouk n’est pas seulement fait pour parler des maux d’amour. Il faut parler des problèmes sociaux, politiques et de la vie privée. C’est ce que j’ai déjà fait auparavant. Après quatre ans de silence, j’ai pris du recul par rapport aux deux autres albums. On rapproche souvent le zouk aux Antilles. Mais on ne peut pas nier le fait que les Antillais ont des racines. Les rythmes viennent de chez nous. A Ouidah, au Bénin, il y a la « porte du non-retour ». A cette place se trouve un arbre autour duquel les femmes esclaves tournaient sept fois, et les hommes neuf fois, pour oublier leurs origines avant de prendre le bateau. Quand on parle d’afro- zouk, j’ai l’impression qu’on établit une différence qu’il n’y a pas.

Afrik.com : Quel est le message principal de vos chansons ?

Richard Flash : C’est l’amour et une profonde prière pour la nation. Je ne peux pas rester indifférent face à la situation du Bénin. Je fais donc un appel à la paix. Il faut essayer de vivre ensemble. Wendia est une chanson que je chante dans la langue du nord, le dendi, alors que ma langue maternelle est l’ouédha. Je cherche à prouver aux Béninois, en tant que fils du pays, qu’on peut vivre où on veut, ensemble, et ne pas se séparer. On peut sentir des différences entre le Nord et le Sud dans les comportements. Ce n’est pas ça qui fera évoluer le pays. Cet album cherche à rassembler.

Afrik.com : Quelles ont été vos influences ?

Richard Flash : Mon père était le principal chanteur de mon village. Il est chauve, je suis chauve. Il chante, je chante! (rires)

Afrik.com : Vous avez repris une chanson de King Mensah, Fouto. Pourquoi ?

Richard Flash : C’est un artiste togolais avec lequel j’ai joué sur scène à plusieurs reprises. J’ai revisité la chanson Fouto en zouk. A la base, c’est une chanson folklorique qui passe un message très profond.

Afrik.com : Il y a maintenant quelques années, vous aviez menacé d’assigner le Bureau béninois des droits des auteurs (Bubedra). Qu’en est-il maintenant ?

Richard Flash : Il y a un mauvais partage des droits des artistes. La musique est un métier et ceux qui travaillent dans ce milieu doivent avoir des droits. Bubedra ne le faisait pas. Aujourd’hui, ça se fait un peu plus mais on veut que les choses s’améliorent. Si on ne réagit pas, le ministère ne fera rien.

Afrik.com : La chanson Pas avec toi, mais pas sans toi est un slam. Que signifie-t-elle pour vous ?

Richard Flash : J’ai voulu me faire plaisir en faisant du slam. J’ai beaucoup écouté Abd el Malik ainsi que les albums de Grand Corps Malade que j’aime tout particulièrement.

Afrik.com : Un message à faire passer au public ?

Richard Flash : Mon père disait : « si tu veux chanter, chante quand tu as un message à faire passer ». C’est dans la répétition que vient l’excellence. Je travaille beaucoup et j’espère qu’on va écouter cet album. J’aimerais que les gens jugent les artistes par rapport à leur travail et non par rapport à ce qu’ils paraissent.

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