Le destin des Burkinabè est désormais entre les mains du capitaine Ibrahim Traoré. Ce dernier vient d’évincer le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba.
Le MPSR (Mouvement patriotique pour la sauvegarde et la restauration) a un nouveau patron. Il s’agit du capitaine Ibrahim Traoré, membre du régiment d’artillerie de Kaya. L’annonce a été faite ce soir, par un soldat en béret rouge, apparu à la télévision nationale en treillis, gilet pare-balles. Comme dans de pareilles circonstances, il était entouré d’hommes cagoulés portant des casques et armés jusqu’aux dents.
Le message lu en direct est clair : le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba, qui avait lui-même pris le pouvoir par les armes, en janvier 2022, vient d’être renversé. Damiba, qui avait renversé Roch-Marc Christian Kaboré, se porterait bien et se trouverait au camp Kamboinsin, où sont basées les forces spéciales du Burkina Faso. Que sait-on du capitaine Ibrahim Traoré, le nouvel homme fort du pays des hommes intègres ? Contrairement à ce que beaucoup pensent, il ne fait pas partie des «Cobras», qui étaient à la manœuvre et déployés un peu partout, très tôt ce matin.
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Jusqu’à ce vendredi, le capitaine Ibrahim Traoré, 34 ans, était le commandant du régiment d’artillerie de Kaya, la première région militaire du Faso, située à une centaine de kilomètres de Ouagadougou. On sait en outre qu’il fait partie des jeunes officiers ayant renversé l’ancien Président Roch Marc Christian Kaboré. Mieux, le capitaine a été nommé chef d’artillerie du 10ème Régiment de Commandement d’Appui et de Soutien, en mars dernier, par le désormais ex-chef de la junte, le lieutenant-colonel Damiba.
Seulement, depuis quelque temps, plus rien n’allait entre ces jeunes militaires, pour la plupart engagés dans la lutte contre le terrorisme, et le lieutenant-colonel Damiba, dont ils contestaient la gestion. Ces soldats ont en effet perdu beaucoup des leurs dans des attaques, dont la plus récente, perpétrée le 27 septembre dernier, a coûté la vie à onze d’entre eux. Et tôt ce vendredi 30 septembre, des tirs ont retenti dans les points stratégiques de la capitale, avec des militaires déployés un peu partout.
Au final, c’est une annonce sur fond de putsch qui a été faite. Les nouveaux dirigeants du Faso ont prononcé la dissolution de la Charte de transition et l’Assemblée nationale. Outre la fermeture des frontières du pays à compter de ce 1eroctobre, un couvre-feu a été instauré et court de 21 heures à 5 heures du matin.
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