Le procureur de la Cour pénale internationale, Karim Khan, est arrivé au Soudan, pays toujours en proie à des troubles depuis l’éviction en 2019 de son ancien Président Omar el-Béchir, accusé de génocide.
Le procureur de la CPI et une délégation de la Cour tiendront un certain nombre de réunions avec des hauts fonctionnaires et il visitera la région du Darfour. La visite de M. Khan se poursuivra jusqu’au 25 août. Elle intervient un an après sa visite dans le pays pour des discussions sur les mandats d’arrêt en suspens concernant les crimes commis pendant la guerre du Darfour, en 2003, sous le règne du Président déchu Omar el-Béchir.
Depuis le coup d’État militaire mené, l’an dernier, par le chef de l’armée Abdel Fattah al-Burhan, le Soudan est en proie à des troubles grandissants, à une crise économique plus aiguë et à une recrudescence des affrontements ethniques, notamment au Darfour. Le coup d’État militaire a bouleversé la fragile transition mise en place après l’éviction d’Omar el-Béchir, qui avait été chassé du pouvoir à la suite de plusieurs mois de protestation.
Depuis son éviction, M. Béchir est détenu à la prison de Kober, à Khartoum, avec plusieurs de ses anciens collaborateurs, également traqués par la CPI. L’ancien dirigeant est accusé de génocide, de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité. En avril, la CPI a ouvert le procès du chef principal de la milice Janjaweed, Ali Muhammad Ali Abd al-Rahman, connu sous le nom de guerre Ali Kushayb. Il est poursuivi pour crimes de guerre au Darfour.
Cette visite de Karim Kan est la troisième d’un procureur de la CPI au Soudan depuis l’éviction de M. Béchir en avril 2019. L’ancienne procureure qu’il a remplacé, Fatou Bensouda, avait enclenché des pourparlers au Soudan en mai 2021, et avait réussi à rapprocher les anciens dirigeants du pays de leur procès à La Haye pour crimes de guerre.
Lire : Soudan : au moins 168 personnes tuées dans des violences au Darfour