Ce pays nord-américain met fin au recrutement d’infirmières africaines


Lecture 3 min.
Québec fin recrutement infirmières africaines

Un pays nord-américain a décidé de mettre un terme à son recrutement d’infirmières en provenance de la majorité des nations africaines.

Le Québec, qui depuis deux ans s’était tourné vers le continent africain pour pallier son manque criant de personnel infirmier, a décidé de suspendre le recrutement d’infirmières en provenance de la plupart des pays africains. Cette décision, motivée par des préoccupations éthiques et soutenue par des organisations internationales comme l’OMS, soulève de nombreuses questions sur ses conséquences pour les systèmes de santé locaux. Alors que la Tunisie demeure une exception, la plupart des pays africains concernés saluent ce changement, même si les effets à long terme restent incertains.

Une politique de recrutement intensif suspendue

Depuis 2022, le Québec a activement cherché à combler ses besoins en personnel infirmier en recrutant à l’international, en particulier en Afrique. En deux ans, environ 1 000 infirmières, principalement venues du Cameroun, de la Côte d’Ivoire et du Maroc, ont quitté leur pays d’origine pour rejoindre le réseau de santé québécois, en proie à une fuite de ses propres effectifs vers le secteur privé. Face à la pression des gouvernements africains et des organismes comme l’Organisation mondiale de la santé (OMS), le Québec a décidé d’arrêter ce recrutement dans ces régions, jugeant que cela mettait en péril la santé des populations locales.

Une décision saluée par plusieurs gouvernements africains

De nombreux pays africains, dont le Maroc, ont exprimé leur satisfaction face à cette décision. Souriya Otmani, l’ambassadrice du Maroc au Canada, avait d’ailleurs qualifié le départ massif d’infirmières pour le Québec de « perte sèche » pour son pays. La formation du personnel de santé représente un coût important pour ces pays, et leur départ contribue à affaiblir des systèmes de santé déjà vulnérables. La Côte d’Ivoire et le Cameroun, également concernés, ont exprimé des préoccupations similaires, soulignant l’impact direct sur leurs populations qui peinent à accéder à des soins de qualité.

L’impact sur les systèmes de santé africains

Le continent africain souffre d’un manque crucial de personnel médical, avec des chiffres bien en dessous des moyennes mondiales. L’OMS a longtemps alerté sur les risques que ce type de recrutement international fait peser sur les systèmes de santé locaux. En effet, le départ d’infirmières expérimentées crée des vides difficiles à combler, notamment dans les régions rurales où les besoins sont les plus criants. Cette situation met en danger la vie de milliers de personnes, car de nombreux dispensaires ne peuvent fonctionner par manque de personnel qualifié.

Des raisons éthiques, mais des besoins persistants

Si le Québec invoque des raisons éthiques pour justifier sa décision, il n’en reste pas moins que ses besoins en main-d’œuvre dans le secteur de la santé demeurent urgents. Avec un programme de 65 millions de dollars dédié au recrutement international, le gouvernement québécois prévoit néanmoins de continuer à recruter des infirmières dans des pays comme la Tunisie, où les autorités locales ont donné leur feu vert. Cette démarche vise à trouver un équilibre entre les besoins du Québec et la protection des systèmes de santé des pays partenaires.

Newsletter Suivez Afrik.com sur Google News