Sur la Grande Île de l’océan Indien, un trésor inattendu émerge des profondeurs d’un lac isolé : le caviar malgache. Porté par trois expatriés français, ce projet, qui semblait au départ insensé, a permis de créer l’une des rares fermes d’esturgeons de l’hémisphère Sud.
Cette aventure audacieuse marque la renaissance du caviar iranien, un produit mythique. Elle témoigne également d’un fort engagement pour le développement local à Madagascar.
Un projet jugé impossible
En 2009, Delphyne et Christophe Dabezies, accompagnés de leur associé Alexandre Guerrier, se lancent dans une aventure qui, à l’époque, paraissait insensée. Produire du caviar à Madagascar, dans des eaux tropicales ? À l’époque, les experts du domaine étaient unanimes : ce projet ne pouvait que finir en échec. Pourtant, armés de persévérance et de passion, ces entrepreneurs français. Sans aucune connaissance en aquaculture, ils ont tout appris pour réussir l’élevage des esturgeons dans le lac de Mantasoa., et ont tout appris pour réussir l’élevage des esturgeons dans le lac de Mantasoa.
Le choix brillant du lac de Mantasoa
Le lac de Mantasoa, perché à 1 400 mètres d’altitude, fut choisi pour ses eaux pures et idéales pour l’élevage. Construit en 1836, ce lac artificiel bénéficie de températures modérées, oscillant entre 13 et 23°C. Ces conditions jouent un rôle clé pour accélérer le cycle de croissance des esturgeons, sans période d’hibernation. En 2017, moins de six ans après l’introduction des premières espèces, le premier caviar malgache voit le jour.
Un caviar d’exception à Madagascar
Aujourd’hui, six espèces d’esturgeons sont aujourd’hui élevées à Madagascar, dont des variétés prestigieuses comme le beluga et le sevruga. Parmi elles, l’introuvable Acipenser persicus, le caviar iranien, renaît après avoir été déclaré éteint. Ce retour symbolique témoigne non seulement de l’expertise acquise par les fondateurs, mais aussi de la qualité inégalée du caviar produit dans ce coin reculé de l’océan Indien.
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Un impact local majeur
Le projet Acipenser ne se limite pas à la production de caviar. En effet, il a un impact profond sur la région de Mantasoa. Par exemple, environ 80 % des 300 employés de la ferme viennent des villages environnants. Cela leur permet de bénéficier d’un emploi stable et des opportunités de formation dans l’un des pays les plus pauvres du monde. De plus, le travail de la ferme s’étend aussi au reboisement et à la préservation des écosystèmes locaux, contribuant à la régénération des ressources naturelles.
Une mission sociale et caritative
Le projet Acipenser s’inscrit dans une dynamique de solidarité, notamment à travers le soutien apporté aux écoles et orphelinats locaux. Par ailleurs, les trois associés ont mis en place un système de distribution de chair d’esturgeons, enrichissant l’alimentation des enfants en protéines essentielles. Ces initiatives, en lien avec le Père Pedro, figure emblématique de l’aide aux plus démunis à Madagascar, illustrent leur engagement pour le développement humain.