Alors que le Carême a commencé mercredi 1er mars dans l’Église catholique, AFRIK.COM s’appuie sur Urbi & Orbi Africa (édité par le journal La Croix) pour revenir sur son sens, celui de l’imposition des cendres et du jeûne et en comprendre la portée spirituelle.
Carême signifie « quarante jours ». Le terme renvoie aux quarante jours de jeûne de Jésus dans le désert et rappelle la traversée du peuple hébreu dans le désert. Selon le P. Nestor Sarr, piariste, le Carême est aussi un temps de prière et de conversion, de privation et de partage. Le P. Baye Rémy Diouf, étudiant à Abidjan, abonde dans le même sens?: « c’est un temps de profondeur, un temps de sobriété, un temps liturgique sans atours ni faste. Un temps qui annonce un état d’urgence de l’homme dans sa marche vers Dieu ».
L’imposition des cendres
Ce temps de conversion commence par un mercredi dit « des cendres ». Dans une émission spéciale dédiée au Carême sur Radio Espoir (une radio catholique ivoirienne), le P. Peter Armand Cobbina du diocèse de Grand-Bassam, le P. Faustin Niava de Yopougon et le P. Norbert Éric Abékan ont insisté sur le sens de l’imposition des cendres. Pour le P. Peter Armand Cobbina, les cendres marquent la pénitence en référence à la Bible. Le P. Marie-Faustin Niava rappelle que dans certaines cultures en Côte d’Ivoire, les enfants qui naissent juste après une série de mort-nés sont enduits de cendres « c’est une manière de dire qu’ils sont ‘insignifiants’pour que même la mort ne s’intéresse pas à eux. » « L’imposition des cendres est donc une manière de rappeler à tous que ‘ nous sommes poussière et nous retournerons poussière’».
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Pour le P. Abékan, il faut combattre certaines idées reçues sur les cendres?: « Il est important de répéter que les cendres ne sont pas un moyen d’acquérir de la puissance », insiste-t-il, « le mercredi des cendres, même les revenants vont à l’église à cause du fétichisme qui est fait à ce propos ».
Pourquoi jeûner??
Le jeûne est obligatoire le premier jour de Carême (mercredi des cendres) et le Vendredi saint, jour de la crucifixion du Christ pour les Chrétiens en bonne santé. Les malades, les enfants, les femmes enceintes en sont dispensés.
Pour le P. Nestor, les Chrétiens jeûnent en partie pour cultiver la solidarité envers les pauvres qui manquent de nourriture. Selon le religieux piariste, le jeûne doit se faire dans la discrétion, en se détournant des penchants mauvais, en évitant de se disputer, de se quereller, de se bagarrer. Il insiste?: « Tous nos efforts de pénitence doivent être offerts à l’Église pour les pauvres et les nécessiteux. On ne se prive pas pour compenser après. »
Lucie Sarr (à Abidjan)