L’athlète sud-africaine Caster Semenya était soupçonnée d’être hermaphrodite. Des « tests de féminité » permettent à la championne du monde du 800 mètres de courir à nouveau, avec les femmes.
Caster Semenya est une femme, ont tranché les experts médicaux. Dès sa victoire haut-la-main au 800 mètres l’an dernier, une polémique était née sur son possible hermaphrodisme. Son allure et son incroyable performance lui ont valu des « tests de féminité » dont les résultats demeurent confidentiels. Mais la Fédération internationale d’athlétisme (FIA) a accepté mardi « les conclusions de la commission d’experts médicaux l’autorisant avec effet immédiat à participer aux compétitions » féminines.
Son allure et sa prestation faisaient-elles de l’athlète sud-africaine de 19 ans un homme ? La native de Polokwane avait été autorisée à concourir à Berlin par sa fédération malgré des résultats médicaux déclarés « ambigus » en août 2009, à la veille des championnats du monde. Ces analyses avaient fait naître l’urgence d’une définition précise du genre féminin. « On s’est aperçu dans ce domaine-là qu’on n’avait pas de définition. Il y a un manque dans notre législation », avait alors confié Pierre Weiss, le secrétaire général de la fédération internationale d’athlétisme. En novembre, le Sydney Morning Herald Tribune assurait, rapports médicaux à l’appui, que Caster Semenya était hermaphrodite. Selon ces rapports, l’athlète ne posséderait pas d’ovaire mais des testicules internes produisant de la testostérone, qui expliquerait ses résultats sportifs ahurissants.
« Avantage médical indéniable »
Le porte-parole de l’IAAF, Nick Davies avait estimé : « il s’agit d’un problème médical et non pas d’un cas de dopage où elle aurait triché délibérément. Les résultats de ces tests ne peuvent laisser supposer une quelconque entorse à la règle. Ils tendent en revanche à accréditer l’hypothèse selon laquelle Semenya bénéficierait d’un avantage médical indéniable sur ses rivales ».
Cette enquête sur la féminité de Caster Semenya avait provoqué un scandale en Afrique du Sud. Le président Jacob Zuma avait alors exprimé son « mécontentement » et dénoncé « l’humiliation » dont était victime la jeune sportive. Humiliation doublée d’une dure sanction : la championne du monde du 800 mètres n’a pas pu courir en compétition officielle depuis sa victoire berlinoise, où elle s’était imposée avec 4 secondes d’avance. « Je suis ravie de rentrer dans l’arène mondiale de l’athlétisme et j’attends avec impatience de reprendre la compétition avec ces questions derrière moi », a déclaré la sportive, réhabilitée par ces nouveaux tests.
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