Kofi Annan est furieux après que des rebelles aient pris en otage 20 casques bleus. L’ONU est disposée à utiliser la force pour les libérer.
Grosse colère à l’ONU : le conseil de sécurité a exigé, hier, la libération d’une vingtaine de casque bleus et civils de l’organisation internationale retenus en otage par la rébellion de Sierra Leone. Le secrétaire général de l’ONU, Kofi Annan a qualifié les enlèvements » d’actes scandaleux et criminels « . L’ambassadeur chinois Wang Yingfan, président du Conseil, est monté au créneau, déclarant à la presse qu’il condamnait » en des termes les plus vigoureux « ce défi lancé à la MINUSIL (Mission des Nations Unies en Sierra Leone) par le Front révolutionnaire uni (RUF).
Les effectifs de l’Onu déployés en Sierra Leone, pour garantir l’accord de paix de Lomé (Togo) signé en juillet dernier pour mettre un terme à dix ans de guerre civile, devraient atteindre 11 100 hommes.
Emploi de la force
Or le mouvement rebelle, mené par le Caporal Foday Sankoh, verrait d’un mauvais oeil, l’intégration à la MINUSIL de troupes nigérianes issue de la force ouest-africaine ECOMOG qui avait chassé du pouvoir, en 1997, une junte militaire alliée au RUF.
Les otages capturés lundi et mardi sont essentiellement de nationalité indienne et kenyanne. On compte également trois membres d’équipage d’un hélicoptère russe.
Ces captures font suite à plusieurs incidents armés au cours desquels des casques bleus kenyans et un nigérian ont été blessés. Difficile de dire si le RUF a choisi l’épreuve de force avec la communauté internationale, ou s’il use de la provocation pour tester sa détermination.
L’issue de cette crise dépend du général indien de la MINUSIL, Visaj Jeteley. Celui-ci a reçu le soutien des quinze membres du Conseil de sécurité, au cas où il emploierait la force pour récupérer ces hommes.