À quelques semaines du démarrage de la 33ème édition Coupe d’Afrique nations au Cameroun, beaucoup de polémique tourne autour de la tanière des Lions du Sénégal, après la cascade de blessures, notamment de Krépin Diatta, Ismaëla Sarr, Kalidou Koulibaly, Youssouf Sabaly ou encore de Bouna Sarr. Les Sénégalais s’expriment et donnent leur point de vue sur cette situation préoccupante.
Les Lions du Sénégal sont victimes, depuis quelques jours, d’une série de blessures qui pourraient écarter des pelouses certains d’entre eux. Certains vont même manquer le rendez-vous continental qu’est la CAN au Cameroun. Face à cette situation objet de vifs débats au Sénégal, où certains évoquent les « khons » (mystiques), AFRIK.COM a tendu son micro à Dakar.
Vito Cissokho, entraîneur de jeunes
« Je ne crois pas aux histoires de khons »
« Personnellement, je ne crois pas aux histoires de khons. Je ne vois que ce que le joueur fait sur le terrain, car seul le travail paie. En dehors de ça, les gens parlent de khons, mais ce n’est pas mon avis. Les blessures récentes de certains de nos joueurs, à mon avis, c’est tout simplement naturel, ça peut arriver à n’importe qui. Vous savez, on ne peut pas prévoir ces blessures. Toutefois, on peut s’inquiéter du fait que tous les joueurs blessés ont une influence sur cette équipe. Mais, ça ne doit pas poser trop de problème. Ils sont tous des compétiteurs. Si tu n’es pas un bon compétiteur, tu peux te mettre dans la tête que puisqu’un tel joueur manque à l’appel, l’équipe va être diminuée. Ce travail, commence depuis l’entraîneur, qui doit inculquer au joueur un moral de combattant, de conquérant. Ce n’est pas parce que Koulibaly ou Ismaëla Sarr ne sont pas là, qu’on va perdre le match. On a joué et gagné notre dernier match sans Sadio Mané. Si je ne me trompe pas, ça doit être le meilleur de nos matchs sur le plan collectif. Personne n’est indispensable dans une équipe ».
El Hadj Thiaw, footballeur amateur
« Le mystique existe bel et bien au Sénégal »
« Je crois qu’on doit croire en Dieu, les blessures chez un footballeur, c’est naturel et ça arrive à n’importe qui. C’est vrai que dans la réalité sénégalaise, le mystique existe bel et bien, d’ailleurs beaucoup de joueurs s’adonnent à des pratiques mystiques. J’en ai déjà entendu parler, pas une fois ou deux. S’il est vrai que ce sont les joueurs qui se maraboutent entre eux, il faut qu’ils arrêtent et tentent de croire en Dieu. Ils ont le même objectif, celui d’offrir au Sénégal sa toute première Coupe d’Afrique des nations ».
El Hadji Abdoulaye Thiam, cordonnier
« Les joueurs se combattent pour une histoire de poste »
« Je crois que le vrai problème c’est au sein du groupe, avec cette question de khons dans l’équipe nationale du Sénégal. Pour moi, il y a des joueurs qui passent par des pratiques mystiques pour pouvoir jouer en tant que titulaire. Surtout ceux qui évoluent au même poste. Au Sénégal, les gens croient beaucoup au mystique. Et je pense que s’agissant des blessures de Krépin Diatta, Ismaëla Sarr et Kalidou Koulibaly, il y a du mystique dedans ».
Daouda Niang, jeune footballeur
« Les blessures de nos joueurs sont naturelles »
« Je pense que les blessures de nos joueurs sont naturelles. C’est difficile pour un joueur de faire toute une saison ou deux, sans véritablement se blesser. C’est vrai qu’il y a de quoi s’inquiéter en tant que supporter, voyant autant de blessures dans son équipe. Mais, personnellement je n’ai aucun doute là-dessus qu’il s’agit de blessures normales. Nous avons des joueurs et un vivier très riche. Par exemple, si Ismaëla Sarr s’absente en attaque, il y a Habib Diallo ou encore le jeune Bamba Dieng… ».
Abdou Bâ, jeune footballeur
« Une blessure est normale chez un footballeur »
« Une blessure pour un footballeur, c’est normal. Mais, je crois que c’est du fait que tous ces joueurs se blessent successivement, qui inquiètent des supporters, qui cherchent à trouver des explications à cela. Si ce n’était pas à l’approche de la Coupe d’Afrique des nations, peut-être qu’ils n’allaient pas penser ainsi. Aujourd’hui, tous les regards sont tournés vers nos joueurs, car ils doivent représenter le pays à la prochaine CAN, que nous espérons gagner. C’est tout simplement cette pression qui fait que certains délirent et pensent aux pratiques mystiques suite ces nombreuses blessures ».
Henry Diouf, encadreur de jeunes
« C’est vrai que nous somme en Afrique »
« Vous connaissez le football européen par rapport à ici, c’est différent. En Europe, il s’entraînent bien, s’ils se blessent cela relève du risque de leur profession. Je ne peux pas te dire que ce sont des khons. C’est vrai que nous sommes en Afrique, ça peut arriver. Mais, moi je ne pense pas ainsi. Je dirais que ce sont des blessures comme toutes les autres. Dans tous les cas, le Sénégal a beaucoup de joueurs et on a un effectif très riche et de qualité pour trouver des remplaçants à ces joueurs blessés ».