Avec la Nàsuba Corporate Gold et la Zecard, LC2 Télécom fait entrer l’univers des cartes prépayées dans le troisième millénaire. Dotées d’une boîte vocale, et de deux codes pin, elles offrent de multiples services client, dont le transfert d’argent est sans conteste le plus novateur. Interview de François Moreau, Directeur général de la société béninoise.
Transférer de l’argent via une carte de téléphone prépayée rechargeable. Telle est l’une des innovations majeures des nouvelles cartes Nàsuba. Une carte à bande magnétique : la Nàsuba Corporate gold et une carte à puce : la Zecard. Inaugurées le 3 décembre dernier à Paris à l’issue d’une présentation pour le moins confuse, elles recèlent pourtant de nombreux services et fonctionnalités qui méritent largement le détour. Pour y voir plus clair, Afrik.com est allé voir François Moreau, Directeur général de LC2 Télécom, la société qui a initié et produit l’idée. A quoi servent les deux codes pin sur chacune des cartes ? Qu’est-ce qui différencie les nouvelles cartes Nàsuba de celles qui se faisaient jusque-là ? Comment marchent-elles concrètement ? Décodage.
Afrik.com : Qu’est ce qui différencie la carte Nàsuba Corporate des autres cartes prépayées ?
François Moreau : La Corporate est une carte à bande magnétique rechargeable à deux codes pin (comme la Zecard qui elle est une carte à puce, ndlr). C’est-à-dire qu’elle permet d’accéder au réseau de deux manières différentes. Via un réseau économique ou via un réseau un peu plus cher, mais qui permet d’accéder à votre interlocuteur même quand les lignes sont encombrées. La bande magnétique permet de téléphoner directement depuis une cabine Nàsuba, sans que vous ayez à taper vos codes d’accès.
Afrik.com : Le fait que la carte Nàsuba Corporate soit rechargeable n’est pas vraiment un nouveauté, d’autres cartes le font également…
François Moreau : Oui mais il n’y a pas de services associés comme nous le proposons. Comme le transfert d’argent. La carte permet d’accumuler jusqu’à 1 500 euros de crédits dans sa mémoire en achetant des coupons recharge (de 15 à 200 euros, ndlr). A partir de là, vous pouvez transférer le crédit à n’importe qui. Le service client donnera juste ses instructions à un autre interlocuteur que Western Union ou Money Express. Globalement, le service, qui sera disponible courant janvier, sera moins cher que les opérateurs traditionnels de transfert d’argent.
Afrik.com : L’une des grandes innovations de la carte Corporate est qu’elle propose une boîte vocale aux usagers, ce qu’aucune autre carte ne propose. Comment fonctionne-t-elle concrètement ?
François Moreau : Vous voulez joindre un interlocuteur qui n’a pas de téléphone fixe ou de mobile. Il vous communique le numéro de série de sa carte Corporate. Vous appelez le service Nàsuba, vous entrez son identifiant et vous tombez sur sa boîte vocale. Il ne lui reste plus qu’à rappeler sa boîte pour écouter votre message en se servant de son code secret.
Afrik.com : Ce type de carte téléphonique multi-services existe-t-il ailleurs sur le Continent ou en Occident ?
François Moreau : Le concept de la carte est typique en Afrique, où les infrastructures de communication ne sont pas accessibles commodément. Elle est conçue pour une clientèle qui a des besoins auxquels elle ne peut répondre facilement. Personne ne penserait à avoir ce type de carte aux Etats-Unis, parce que tous les services sont très accessibles.
Afrik.com : Tous les services proposés par la Corporate sont-ils déjà opérationnels ?
François Moreau : Tous les services à valeur ajoutée pour le client seront opérationnels courant janvier. Seuls sont déjà opérationnels les services téléphoniques et la boîte vocale.
Afrik.com : La différence entre la Corporate et la Zecard est que la seconde à une puce et non une bande magnétique. A quoi sert-elle ?
François Moreau : A stoker des données, dont la première est votre code pin. Il n’y a pas de code pin apparent. Il vous suffit d’avoir votre petit boîtier, appelé Playcode, pour lire automatiquement votre code. Vous avez juste à le placer devant le micro de n’importe quel téléphone (portable, cabine ou fixe) et vous composez uniquement le numéro de votre correspondant. Alors qu’avec la Corporate vous devez taper tout votre code pin, à moins que vous n’appeliez d’une cabine Nàsuba. En plus du Playcode de base, il existe un deuxième modèle, plus élaboré, qui permet de créer son propre répertoire et de composer automatiquement le numéro d’un correspondant. Pour l’heure, seul le boîtier standard sera commercialisé avant les fêtes de fin d’année.
Afrik.com : Combien y a-t-il de cabines Nàsuba installées en France et en Afrique ?
François Moreau : Il y en aura 3 000 en France. Une centaine sont d’ores et déjà installées à Cotonou (Bénin, ndlr) et il en est prévu à l’horizon du premier trimestre 2005, 300 de plus. A Abidjan, il y en a une dizaine en test pour l’instant, mais il faut dire que nous sommes quelque peu tributaires de la situation dans le pays.
Afrik.com : Il y a eu un accord de partenariat avec Nokia pour des portables Nàsuba. Qu’ont-il exactement de spécial ?
François Moreau : Il s’agit d’une initiative co-brandée. Ce sont des packs avec un appareil GSM classique, mais avec des services Nàsuba intégrés, comme la sonnerie Nàsuba ou les services directs Nàsuba. La différence avec les autres packs du marché est que celui-ci contient deux puces. Une du réseau Orange et une autre qui permet de téléphoner en Afrique sur le réseau Télécel (Bénin, Togo, Mali, Niger, Burkina Faso, Cameroun, Côte d’Ivoire,…). C’est un pack fait pour ceux qui font la navette en l’Afrique et l’Europe. Le milieu de gamme est d’ores et déjà disponible, l’entrée de gamme devrait bientôt arriver. Quant au haut de gamme, il ne sera commercialisé par Nokia que fin janvier.
Afrik.com : Il a fallu d’importants investissements pour mettre en place la nouvelle offre Nàsuba. Comment a été accueilli le projet par les bailleurs de fonds ?
François Moreau : Le financement vient du continent. Ce sont les banques de Cotonou qui ont accordé la possibilité à Monsieur Lagnide (président de LC2 Télécom, ndlr) de se développer.
Afrik.com : Quid des coûts de communication ?
François Moreau : Le coût des communications, parce qu’il s’agit d’une carte qui permet de téléphoner depuis plusieurs pays, était notre premier problème. Chaque pays est un peu une chasse gardée pour l’opérateur national et Nàsuba ne peut pas arriver en cassant les prix. Il y a forcément des accords. Il y a toujours la possibilité de faire un peu moins, mais c’est dans des marges de l’ordre de 15 à 20% de ce que propose l’opérateur national, qui lui y trouve son compte grâce au trafic supplémentaire que nous pouvons amener de l’extérieur.
Pour tous les détails sur les cartes, visiter le site de Nàsuba