Pour les besoins des cérémonies de mariage, des événements funéraires ou des remises de médailles, la population doualaise se rabat toujours sur le marché des fleurs. Il s’agit de plusieurs stands arborant des fleurs de toutes les couleurs, de senteurs et provenant divers horizons. Ce lieu de commerce se trouve tout près de l’Artisanat central de Douala, sis Avenue Charles-de-Gaulle, au quartier Bonapriso où nous avons fait la rencontre d’un fleuriste du nom d’Américain Chedjou.
Envoyé spécial au Cameroun,
Fleuriste depuis 20 ans, Américain Chedjou parvient à vivre décemment de ce métier, qui lui aurait tout donné. D’ailleurs, il parle des fleurs avec beaucoup de passion. De l’amour, il en ressent en effet pour les fleurs. « Comme vous le constatez, ces fleurs naturelles sont des cadeaux que la nature nous a offerts. Nous, par notre habileté, nous essayons de manipuler la chose, pour leur donner une forme, une certaine cohésion, parce que c’est un art », indique-t-il avec beaucoup d’enthousiasme. Selon lui, les fleurs ont chacune une expression.
« Chaque fleur a son expression. Par exemple, les roses rouges que vous voyez, elles ont des épines et en même temps, elles symbolisent l’amour. Nous avons des fleurs que nous constituons pour des évènements particuliers, comme les cérémonies de mariage. Il y a des petites fleurs que nous disposons sur la table des invités. C’est d’ailleurs ce que je suis en train de confectionner. S’il s’agit d’un évènement funeste, il y a ce qu’on appelle des gerbes de fleurs comme vous voyez, là. Il y aussi des évènements comme les remises de médailles, nous avons pour cela des modèles de fleurs appropriés », a-t-il expliqué.
Ces fleurs, dit-il, sont généralement cultivées au Cameroun, même si une infime partie vient de l’étranger, pour une nouvelle touche artistique. « En ce qui concerne l’approvisionnement, le Cameroun est un pays cultivateur de fleurs naturelles. Au moins 97% des fleurs qui se trouvent dans ce marché proviennent du Cameroun. Elles nous proviennent des régions du pays où le climat est beaucoup plus favorable, comme dans le Nord-Est et le Sud-Est du Cameroun, mais aussi dans une partie de l’Ouest et du littoral. Pour le reste des fleurs, nous essayons d’en importer pour faire des combinaisons avec celles que nous avons déjà sur place ici », explique l’Américain Chedjou.
Toutefois, les activités au marché des fleurs ont été durement frappées par la pandémie du Coronavirus, car , déplore le fleuriste, il y avait plus beaucoup de clientèle, alors que les fleurs naturelles sont des denrées périssables. « Nous avons un certain délai pour écouler le produit. Lorsque cela n’est pas le cas, nous perdons beaucoup de nos produits. Certaines fleurs sont plus résistantes que d’autres. Elles résistent entre 3 à 14 jours. S’agissant du prix, il dépend de la qualité, de la quantité et du montage. Il y a des tiges qui coûtent 100 FCFA et cela peut aller jusqu’à 1 500 FCFA », a-t-il ajouté.