Cardinal Ambongo bannit la « congolité » et prêche « des gestes et lois qui rapprochent » en RDC


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Le Cardinal Fridolin Ambongo
Le Cardinal Fridolin Ambongo

La « loi Tshiani » ne saurait prospérer en RDC. En tout cas, c’est la position invariable de l’Église catholique congolaise à travers la Conférence épiscopale nationale (CENCO). Profitant de son adresse à la communauté catholique de son pays, à la veille de la célébration de la fête de Pâques, le cardinal Fridolin Ambongo est revenu sur l’inopportunité de la loi sur la « congolité ».

Il ne le dira jamais assez. Et il n’abandonnera pas tant que la loi à polémique ne sera pas retirée du circuit législatif. Lui, c’est le cardinal Fridolin Ambongo, plus haut responsable de l’Église catholique en RDC. La célébration de la fête de Pâques par la communauté catholique du pays a offert une nouvelle occasion au prélat pour revenir sur ce que lui et ses pairs ainsi qu’une bonne partie de la population congolaise n’ont cessé de dénoncer, depuis plusieurs mois.

L’opposition viscérale de l’Église catholique à la loi

Dans son message de Pâques lu dans les paroisses, ce samedi, Fridolin Ambongo n’a pas mâché ses mots : « Un projet de loi sur la congolité, à la veille des élections, nous divise davantage plus qu’il nous unit. Au lieu de nous focaliser sur l’examen d’une telle loi qui nous divise, nous ferions plutôt mieux de nous resserrer les coudes pour déceler le jeu funeste des ennemis de notre patrie avec leurs velléités de balkanisation de notre pays », fait observer le cardinal.

« En ce moment singulier de l’histoire de notre pays, nous avons un urgent besoin des gestes et des lois qui rapprochent, plus que des actes et des dispositions qui nous dressent les uns contre les autres », a-t-il ajouté, avant d’adresser une invite à tout le peuple : « Voilà pourquoi j’interpelle la conscience et la responsabilité de tout un chacun pour que notre agir et nos décisions ne nous fragilisent pas de l’intérieur ni ne nous affaiblissent au profit de l’ennemi ».

Appelée « loi Tshiani », du nom de son initiateur, le candidat malheureux à la Présidentielle de 2018, Noël Tshiani, cette proposition de loi stipule que seuls les Congolais de père et de mère peuvent briguer la magistrature suprême, occuper des postes stratégiques comme ceux de Premier ministre, président de la chambre basse du Parlement ou du Sénat, etc.. Après une première tentative qui a fait long feu, en juillet 2021, les défenseurs de cette proposition de loi sont revenus à la charge, cette année, en réussissant à la faire inscrire dans le programme de la session parlementaire en cours à la chambre basse du Parlement.

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Par Serge Ouitona, historien, journaliste et spécialiste des questions socio-politiques et économiques en Afrique subsaharienne.
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