Alors que se profile à l’horizon la COP21, la conférence mondiale sur le climat qui se tiendra à Paris du 30 novembre au 11 décembre 2015, les pays d’Afrique, particulièrement touchés par le réchauffement climatique, comptent bien faire entendre leur voix. Parmi eux, la République du Congo, qui a fait du développement durable un axe majeur de sa stratégie de croissance, devrait jouer les premiers rôles.
Au Congo, comme ailleurs, l’environnement est l’affaire de tous. Des pouvoirs publics certes, mais aussi des citoyens et des entreprises. Illustration en matière de gestion et de traitement des déchets ménagers.
Il est 6 heures du matin à Bacongo, l’un des quartiers sud de la capitale, Brazzaville. Martial, armé d’un ballai et d’une pelle, s’emploie à ramasser les détritus qui jonchent le trottoir. Il fait partie des nombreux employés de la société Averda qui, depuis près de six mois, s’emploie à faire de Brazzaville une « ville propre ». Reconnaissables à leurs combinaisons bleues et à leurs chaussures de sécurité, ils sont devenus la coqueluche des Brazzavillois. « Le développement durable, ça commence déjà par le ramassage des déchets », explique-t-il tout en poursuivant son ouvrage.
De fait, depuis quelques semaines, « Brazza la belle » est devenue « Brazza la verte ». Pas seulement en raison de la végétation luxuriante qui a droit de cité dans l’environnement urbain de la capitale congolaise, cette capitale-jardin. Mais également, phénomène nouveau, en raison de la propreté des rues et autres artères de la capitale.
« C’est incroyable ! », s’exclame Evelyne, ravie. « Les employés d’Averda travaillent sept jours sur sept, matin, midi et soir. J’ai beaucoup de respect pour eux ». « En plus, pour nous, Brazzavillois, il y a une dimension pédagogique », renchérit Hippolyte, un étudiant. « Plus les rues sont propres, et moins on ose jeter nos papiers, nos bouteilles, quand ce n’est pas plus, dans la rue. » Et pour aider les habitants de la capitale congolaise à concrétiser ces bonnes intentions, des poubelles publiques de couleur bleue ont été disposées tous les 100 mètres dans le centre-ville de la capitale. Un dispositif qui devrait être bientôt étendu à d’autres quartiers de la capitale.
Retraiter les ordures ménagères
Mais qui dit collecte des déchets, dit aussi retraitement. Cap cette fois-ci sur la capitale économique du pays, Pointe-Noire. Ses 1.100.000 habitants produisent 770 tonnes d’ordures ménagères par jour, soit 0,77 kilo par personne. Jusqu’il y a peu encore, la collecte de ces déchets était mal organisée. Or il y avait urgence, car Pointe-Noire, à l’instar de la plupart des villes congolaises, connaît un processus d’urbanisation accéléré et une poussée démographique qui se traduisent par une augmentation constante du volume des déchets générés.
Mais tout comme à Brazzaville, Pointe-Noire a pris le problème à bras le corps. Pour remédier à la problématique des déchets ménagers qui polluent l’environnement comme la vie des habitants au quotidien, la Société congolaise de traitement des déchets industriels (SCTDI) a vu le jour. Depuis quelques mois, celle-ci met à la disposition des Ponténegrins le matériel nécessaire afin de collecter et extraire plus facilement les déchets ménagers et assimilés hors de la ville afin qu’ils soient traités sur un site dédié.
Protéger le « capital vert » congolais
« Nous avons un rôle de support en matière de traitement de déchets, dont nous assurons la gestion de A à Z », confirme Severin Destin Yenguitta, Directeur général de la SCTDI, avant d’ajouter : « Notre objectif est de mettre la population à l’abri des problèmes liés à la pollution de l’environnement ».
Une population qui, chaque jour, prend davantage conscience de la nécessité de protéger le « capital vert », cet ensemble de richesses naturelles qui abondent tout particulièrement au Congo.