La Cour suprême sénégalaise a cassé la décision du tribunal de Zigunichor de rétablir Ousmane Sonko sur les listes électorales. La patate chaude est balancée entre les mains du Tribunal de grande instance de Dakar. Les avocats de l’opposant accusent l’État de jouer avec le temps.
Suspendu aux lèvres du Tribunal de grande instance de Dakar
C’est désormais au Tribunal de grande instance de Dakar que revient la décision de rétablir ou non Ousmane Sonko sur les listes électorales. Condamné à deux ans de prison pour corruption de jeunesse, le 1er juin, Ousmane Sonko avait automatiquement été radié des listes électorales. Seulement, le 12 octobre, le tribunal de première instance de Ziguinchor avait ordonné la réinscription du maire de Ziguinchor sur les listes électorales.
Et ce vendredi, la Cour suprême se penchait sur la décision rendue par le juge Sabassy Faye de Zigunichor. L’institution a finalement cassé la décision du tribunal de Ziguinchor de réinscrire Ousmane Sonko sur les listes électorales. La Cour a renvoyé l’État et l’opposant devant le Tribunal de grande instance de Dakar. Un nouveau marathon judiciaire pour le leader de Pastef, qui risque de ne pas prendre fin avant la date buttoir de dépôt des candidatures.
Gagner du temps et écarter Sonko de la Présidentielle
Lequel dépôt devra se faire entre le 11 et le 26 décembre prochain. Avant cet exercice, il faudra à chaque candidat sacrifier à la récolte de parrainage. Procédure que les partisans d’Ousmane Sonko ne peuvent entamer, faute de fiches de parrainage. Leur leader étant, pour le moment, exclu du fichier électoral, la Direction des élections refuse de leur remettre ces fiches. Alors que les opérations de parrainage ont été lancées depuis le 27 septembre dernier.
Avec la décision de la Cour suprême de renvoyer les deux parties devant un tribunal d’instance, les avocats de Sonko se disent convaincus que l’idée est de gagner du temps et écarter leur client de la course à la Présidentielle. Notons que ce matin, la, Cour de justice de la CEDEAO a jugé que l’État sénégalais n’avait pas violé les droits de leader de Pastef qui est emprisonné.
La Cour de justice de la CEDEAO révoque les demandes de Pastef
En fin septembre, les avocats de Sonko avaient saisi la cour ouest-africaine, lui demandant de statuer sur des violations des droits l’homme dont aurait été victime leur client. Parmi les violations, le droit à un procès équitable, la liberté de manifester ou encore son arrestation. Seulement, toutes ces requêtes ont été rejetées par la Cour de justice de la CEDEAO.
Dans le même temps, la Cour a refusé de se prononcer sur la dissolution du parti d’Ousmane Sonko et sa radiation des listes électorales. Les avocats de l’opposant demandaient à la Cour de justice de la CEDEAO la suspension de cette décision. En vain. Dans les rangs de Pastef, c’est l’incertitude totale. Car le temps est compté. Les avocats de l’opposant n’ont pas caché leur colère après les deux décisions rendues ce jour.