Les Lions du Sénégal font leur entame dans cette 34ème CAN, ce jour, à 14 heures. La bande à Sadio Mané affronte la sélection gambienne, « un pays frère ». Au pays de la Téranga, le match se prépare activement.
A Dakar,
Champions d’Afrique en titre, le Sénégal entre en jeu, lors de cette 34ème édition de la Coupe d’Afrique de nation. Pour leur premier match dans cette poule C, les Lions de la Téranga feront face aux Scorpions de la Gambie. Deux pays voisins en Afrique de l’Ouest, mais aussi et surtout deux peuples frères se jaugent. Au Sénégal, les préparatifs vont bon train. Vendeurs comme acheteurs de gadgets en lien avec les Lions font des affaires. « On se prépare à la victoire », dit-on.
Marché Colobane à Dakar, la capitale sénégalaise. Ici, les trois couleurs de l’effigie du Sénégal sont partout. Oui, le vert, le jaune et le rouge, trois couleurs qui plantent le décor. Tee-shirts, brassards, drapeaux, drapelets et même vuvuzela… Tout est exposé et il y en pour toutes les bourses. « Ce sont les maillots qui sont les plus vendus. Il y en a pour tous les portefeuilles. Il y a même des maillots qui coûtent 2 000 FCFA. Il y en a aussi qui coûtent 25 000 FCFA. Tout dépend de la qualité », nous confie Abdou Diaw, vendeur.
Une CAN tous les six mois !
La Coupe d’Afrique, si cela dépendait que de lui, « sera organisé tous les six mois ». Car, dit-il, c’est le moment le plus propice pour écouler ses produits. « Je ne vends ^pratiquement que ça. Au début, ce sont des maillots, du Sénégal, comme d’autres pays. Car n’oubliez qu’au Sénégal, il y a plusieurs nationalités. Par exemple, les Marocains sont de grands acheteurs de maillots de leur pays. Mais aussi, les Marocains achètent des maillots du Sénégal et vice versa ».
L’homme, debout sur 1,87m, lunette de soleil, refuse de se faire photographier. « Aujourd’hui, je ne suis pas beau. Et les jours où je ne me sens pas beau, je ne prends pas de photo », lance-t-il sourire au coin. Il est radical sur sa position. « Inutile d’insister », nous dit-il gentiment. Ce qui ne l’empêche pas de poursuivre son exposé. Il revient sur la dernière CAN, remportée par le Sénégal et révèle que des Marocains avaient pris d’assaut les maillots des Lions de la Téranga qu’ils ont supporté jusqu’à la victoire finale.
« Tout le monde était Sénégalais »
« Une belle finale, car, tout le monde était Sénégalais : Marocains comme Gambiens. Moins les Guinéens, qui semblent avoir un problème avec les Sénégalais », fulmine-t-il. Normal, dit-il, que lors du Mondial au Qatar, tous les Sénégalais se sentaient Marocains. La bande à Achraf Hakimi avait « le soutien de tout un continent, le Sénégal en premier ». Les Lions de l’Atlas ont pu atteindre les demi-finales. Une première pour une équipe africaine.
Mais cet après-midi, en Côte d’Ivoire, le Sénégal fait face à la Gambie. « Un pays frère », nous lance notre interlocuteur du jour. « Avez-vous un maillot pour un enfant de 7 ans ? », lance une dame, la quarantaine, qui venait de nous interrompre. Le marchandage pouvait démarrer entre la cliente et le vendeur. Ils finissent par s’accorder sur le prix de 3 500 FCFA. « Mon fils sera content aujourd’hui. Je n’osais pas rentrer à la maison sans ce maillot qu’il me réclame, depuis une semaine », confie la dame, visiblement soulagée.
Les affaires marchent, en attendant…
« C’est comme ça et elles sont nombreuses dans cette situation. Elles n’ont pas le choix que de satisfaire la requête de leurs enfants. Celle-là au moins, elle a réussi à venir seule ici et faire son choix. Il y a quelques minutes, avant votre arrivée, une femme s’est présentée ici avec ses trois enfants qui voulaient acheter des maillots. Elle a fini par casser sa tirelire pour leur payer divers gadgets, alors que ce n’était pas prévu dans son budget. Eh oui, CAN oblige », confie Abdou Diaw. Le vendeurne cache tout de même pas que cette situation l’arrange, car il fait de bonnes affaires.
Tout autour de lui, c’est le même décor. Les gens s’affairent autour des maillots et autres objets aux effigies du Sénégal. Le business tourne, mais n’a pas encore atteint sa vitesse de croisière. « Il faudra attendre que les Lions franchissent cette phase de groupes pour voir nos affaires marcher comme sur des roulettes. Il est vrai qu’on se frotte les mains, mais on le fera plus quand nos joueurs donneront des assurances », lance-t-il. Le premier test est prévu dans quelques heures, face aux Scorpions de la Gambie.
« Les Sénégalais et les Gambiens font un »
« Un pays frère », insiste le vendeur. « Les Sénégalais et les Gambiens font un. C’est un seul et même pays. Ce sont les deux pays au monde où on parle wolof. Deux pays qui ont toujours vécu la main dans la main. Yayah Jammeh (ancien Président gambien, ndltr) a failli tout gâcher. Heureusement que les meubles ont été sauvés à temps, avec la venue du nouveau Président Adama Barrow. Mais encore une fois, nous sommes un seul peuple ».
A pays de la Téranga, tout le monde se prépare à suivre le match. Les écoles libèreront les élèves un peu plus tôt pour leur permettre de se retrouver en famille et suivre le match. Les bureaux fermeront plus tôt. Personne ne veut rater le coup d’envoi de ce premier match du Sénégal dans la Poule C, avec le Cameroun, la Guinée et la Gambie. Une poule de feu, estiment la plupart des Sénégalais. Alors que certains sont d’avis que le match est déjà gagné. On en saura plus dans quelques petites heures.