À Ngodi Akwa, dans ce quartier mouvementé de Douala, on dénombre des centaines de restaurants ou gargotes et plusieurs nationalités africaines se côtoient dans le secteur, notamment des Camerounais, des Maliens, des Nigériens, des Sénégalais, des Équato-guinéens ou encore des Nigérians. Mais, le restaurant « Solo » chez Ouologuem est le lieu le plus fréquenté par la population, en raison certainement de la richesse de son menu.
Envoyé spécial au Cameroun,
Quand on a faim à Douala, le meilleur endroit pour un ouest-africain est le populeux quartier Ngodi Akwa où on peut être sûr de trouver tout ce qu’on souhaite mettre sous la dent, comme si on était dans son propre pays. et ce qui est intéressant est que les prix sont raisonnables. Depuis le début de notre séjour, les quelques Camerounais rencontrés nous ont toujours conseillé un lieu qui est très fréquenté : c’est la gargote « Solo » chez Ouologuem. Normal que nous y effectuons un petit détour.
Dès notre arrivée, un homme attire notre attention. Il donne des instructions, reçoit les clients avec courtoisie. C’est bien Ouologuem, propriétaire du restaurant. « Je suis Malien. J’ai 62 ans et je suis propriétaire de ce restaurant depuis plusieurs années. J’emploie une dizaine de personnes actuellement, des Maliens et des Camerounais. Depuis mes débuts jusqu’à aujourd’hui, je n’ai pas eu de problème avec les autorités camerounaises. Pour cela, je rends grâce à Dieu », a fait savoir Ouologuem qui est au four et au moulin, tentant de gérer au mieux son restaurant très fréquenté.
Tout n’a pas été rose pour lui. Après des débuts difficiles, dans le commerce ambulant, il a réussi à mettre en place ce restaurant qui accueille des centaines de personnes par jour. « Je suis au Cameroun depuis 1997. J’ai d’abord commencé à vendre du thé, du café et du lipton à travers la ville de Douala. J’ai quand même fait plus de 32 ans, en tant que commerçant. À l’époque, je vendais la tasse à 100 FCFA », a révélé le vieux Ouologuem.
« Ce n’était pas évident au début, mais je n’avais pas trop le choix. J’étais convaincu qu’il fallait démarrer doucement et développer les projets au fur et à mesure. Lorsque je suis parvenu à faire un peu d’économie, je me suis lancé dans la restauration. Aujourd’hui, comme vous pouvez bien le constater, je ne me plains pas du tout. J’offre des services qui sont appréciés par les populations », se glorifie-t-il, tout rendant la monnaie à la clientèle qui ne faisait que défiler.
Pendant ce temps, son cuisinier, Coulibaly, continue de veiller sur la viande qui mijotait dans la grosse marmite posée sur le feu, alors que d’autres clients attendaient d’être servis. Au resto « Solo », le menu est divers et varié. On y vend presque tout : thiebou yapp (riz à la viande), thiebou guinaar (riz au poulet), thiebou dieune (riz au poisson), du mafé (riz blanc avec sauce pâte d’arachide), soupe kandia (riz blanc avec sauce gombo), du tô, du ndolé camerounais, aloko…, au grand bonheur des visiteurs, qui ne repartent toujours satisfaits.
Mais, à côté on retrouve d’autres restaurants tenus par des Nigérians qui vendent généralement de la viande grillé, des poulets du village et de l’aloko braisés. Des restaurants qui ont chacun leurs spécialités, mais aussi leur public. Dans ces lieux, on retrouve également beaucoup de lieux de vente de boisson alcoolisée, appelés maquis, tenus souvent par des Camerounais et des Nigérians.