Des jeunes des camps de tindouf veulent intensifier leur « lutte » contre le Polisario afin de défendre, selon eux, leur « droits légitimes bafoués pendant 40 ans ».
Un groupe de jeunes des camps de Tindouf, à 1460 km au sud-ouest d’Alger, ont indiqué vouloir intensifier leur action face aux présumées violations des droits de l’Homme par le Polisario. Ces jeunes observent, depuis janvier dernier, un sit-in ouvert devant le siège du Haut-commissariat pour les réfugiés à Rabouni, selon des témoignages rapportées par Laâyoune TV. Ils ont par ailleurs annoncé la création de l’Association Assomoud (Résistance, ndlr) qui a pour vocation de revendiquer le droit à la liberté d’expression et de mouvement et des meilleures conditions de vie.
« Nous sommes engagés dans une lutte continue pour défendre nos droits légitimes bafoués pendant 40 ans par la direction corrompue du Polisario, qui a raffermi sa mainmise sur nous, et ne cesse de nous infliger humiliation et exclusion, tout en marchandant avec nos souffrances pour servir ses intérêts et ceux de son entourage », ont-ils martelé, selon le quotidien marocain Libération.
Dans un communiqué parvenu à la MAP, l’Association de la solidarité internationale pour le développement et la cohabitation à Laâyounne a lancé un appel aux organisations de défense des droits de l’Homme pour « soutenir la jeunesse du changement ». Ces mouvements de contestation initiés par la jeunesse fleurissent suite à la présumée séquestration des populations des camps par le Polisario, indique le communiqué.
Les dérapages du Polisario
Il y a quelques mois, des Sahraouis des camps de Tindouf ont dénoncé, à visage masqué, les présumés abus de la direction du Polisario et le silence des associations internationales des droits de l’Homme. L’un de ces jeunes révoltés, M’Rabih Ahmed Mahmoud, qui est apparu dans une vidéo diffusée par Laâyoune TV, a manifesté sa colère contre la condamnation à deux ans de prison ferme du jeune El Ghailani Lahcen Ould Boumrah et a dénonce la torture qu’il aurait subie lors de son interrogatoire au centre carcéral de Dhibya. Ses présumés tortionnaires lui auraient brisé des côtes et plusieurs vertèbres.
El Ghailani est accusé d’appartenir à une bande criminelle. Il a officiellement été inculpé suite à l’incendie qui a ravagé les locaux de la jeunesse du Polisario. Ses soutiens affirment que son seul tort a été de vouloir venir en aide à sa famille à travers une petite échoppe qu’il a ouverte. Son entourage pense que cet ancien militaire, appartenant au Mouvement du 5 mars, crée dans le sillage de la vague du « Printemps arabe », et connu pour ses positions très critiques à l’égard de la direction du Polisario, paie actuellement un lourd tribut.
Dans cette même vidéo, le militant M’Rabih se demande, à visage découvert, ce que sont devenues les organisations internationales des droits de l’Homme. « Où sont passées Kerry Kennedy et son organisation ? » s’interroge-t-il. Pour l’heure, aucune ONG n’aurait publié le moindre communiqué ou même une brève déclaration de soutien à Lahcen El Ghailani.