La campagne présidentielle débute ce mardi au Soudan et s’annonce houleuse avec un boycott de l’opposition ainsi qu’une répression à l’égard des médias.
A l’approche de l’élection présidentielle prévue le 13 avril prochain au Soudan, la campagne débute ce mardi 24 février 2015. Opposé à 14 candidats, le Président sortant Omar el-Béchir, au pouvoir depuis 1989, est pratiquement assuré d’être réélu en dépit d’un boycott des élections que compte mettre en place l’opposition. En voyage aux Emirats Arabes Unis, Omar el-Béchir compte dès son retour, ce mardi, lancer sa campagne.
En effet, le parti du Président sortant, le Parti du Congrès national compte organiser, mardi, un meeting à Khartoum, la capitale. Un acte que ne comptent pas poser ses adversaires, selon la Commission électorale nationale. Pour certains, c’est une élection à un candidat. « Les autres candidats ne sont même pas vraiment connus du public, ils n’appartiennent pas aux principaux partis politiques, donc je pense que c’est une élection à un candidat », estime un journaliste soudanais. De leur côté, les partis de l’opposition ont lancé un appel au boycott des élections du 13 avril. A cet effet, l’opposition a signé, en décembre dernier, un accord baptisé « Appel du Soudan » dans lequel elle réclame un gouvernement de transition garant de la tenue d’élections impartiales. Certains vont même plus loin en lançant une pétition afin qu’Omar el-Béchir quitte le pouvoir.
A l’approche des élections, les médias risquent d’être la cible du Service nationale d’intelligence et de sécurité. Ce dernier vise régulièrement les médias. Les 16 et 18 février derniers, certains médias se sont vus saisir leur outils d’impression par ce service. Les journaux soudanais sont régulièrement victimes de saisies par les agents du Service nationale d’intelligence et de sécurité. Selon Reporter sans frontières qui estime que « le gouvernement semble vouloir supprimer toute publication dont pourrait naître un débat », ces actions risquent de se multiplier à l’approche du 13 avril.