Si la reconnaissance de la traite des noirs comme un crime contre l’humanité constitue une avancée, il reste qu’on ne saurait se suffire de l’expéditive cérémonie de commémoration du 10 mai. Aucun lieu spécifique de mémoire et de connaissance pour ce crime contre l’humanité (alors qu’il existe douze musées du sabot en France !) et persistance de lieux et de rues honorant la mémoire de négriers dans la plupart de nos villes.
La mémoire de la traite des noirs et de l’esclavage reste le non-dit de l’histoire de l’humanité. Environ 20 millions d’hommes, de femmes et d’enfants périrent de violences, d’épuisement et de maladies pendant les trois cent cinquante ans qu’a duré ce crime contre l’humanité. Aucune analyse sérieuse de la situation de l’Afrique et des Caraïbes, aucune initiative de développement n’est viable sans prise en compte de l’impact de ce commerce dans les consciences mais aussi dans l’économie et la politique.
Si la reconnaissance de la traite des noirs comme un crime contre l’humanité constitue une avancée, il reste qu’on ne saurait se suffire de l’expéditive cérémonie de commémoration du 10 mai.
Aucun lieu spécifique de mémoire et de connaissance pour ce crime contre l’humanité (alors qu’il existe douze musées du sabot en France !) et persistance de lieux et de rues honorant la mémoire de négriers dans la plupart de nos villes.
Bordeaux, Nantes, La Rochelle et Le Havre constituent les têtes de pont de la traite française. Environ 250 familles mirent en coupe réglée l’Afrique et les colonies Amériques en déportant une dizaine de millions de noirs aux Amériques.
CAMPAGNE NATIONALE « DEBAPTISER LES RUES DE NEGRIERS ? »
Cette campagne se matérialisera par :
Une Lettre aux Maires des ex-ports négriers, aux élu(e)s ainsi que par une Pétition qui sera proposée aux citoyens.
Nous proposons une réflexion commune et générale sur la signalétique urbaine, les noms de rues, à Nantes, Bordeaux, La Rochelle et Le Havre, qui « honorent » souvent armateurs et financiers s’étant enrichis dans ce commerce florissant devenu « crime contre l’humanité ».
En effet, l’existence de ces rues pourrait être qualifiée d’apologie de crime contre l’humanité laquelle consiste « à décrire, présenter ou commenter une infraction en invitant à porter, sur elle, un jugement moral favorable » et se traduit par « l’éloge fait en public ou par la voie de la presse de certains agissements légalement qualifiés de crimes, déjà accomplis ou susceptibles de l’être ».
Faut-il débaptiser ces rues ? ou faut-il y adjoindre une plaque explicative ? ou autre proposition ?
A Bordeaux, nous avons les lieux : rue Baour, Cours Balguerie, Cours Portal, rue Saige, rue David Gradis, rue Gramont, Pl Lainé, rue Colbert, rue de la Béchade, rue Bethman, rue Thérésia Cabarrus, rue Desse, Pl Mareilhac, Cours Journu-Auber, Passage Sarget, Passage Féger, Place Ravezies, rue Daniel Guestier, Place John Lewis Brown, rue Emile Pareire, rue De Kater, Place Johnston, rue Fonfréde, rue Bonnafé,
A Nantes, il s’agit des rues suivantes : rue Grou, rue Leroy, imp Baudoin, Chem Bernier, rue Colbert, rue Berthelot, Av Bourgaud-Ducoudray, Av Guillon, rue Fosse, rue Terrien, Av Millet
A La Rochelle : Avenue Belin, Square Rasteau, rue Fleuriau, rue Admirault, rue Giraudeau, rue Garesché
Au Havre : rue Masurier, rue Begouen, rue Boulongne, rue Eyrier, rue Lecouvreur, rue Massieu
1ère SIGNATURE PUBLIQUE DE LA PETITION
Samedi 12 sept au Marché St-Michel à Bordeaux
(suivront La Rochelle, Nantes et le Havre)
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A PROPOS DE DIVERSCITES
Basée à Bordeaux, DiversCités est une organisation engagée dans le travail de mémoire pour rendre la démocratie plus forte en partageant nos mémoires afin d’ouvrir le futur à tous.
Par son combat contre l’oubli de la traite des noirs, DiversCités affirme la nécessité d’une nouvelle conscience par la valorisation de l’apport des populations issues de l’histoire coloniale à la liberté et aux droits humains.
Mouvement d’Education Populaire, reconnu par l’UNESCO, l’organisation propose, depuis une dizaine d’années, diverses publications, des interventions en milieu scolaire et extra-scolaire, des résidences par le biais de l’Ecole des Mémoires, un parcours-mémoire dans les sites, ainsi que l’organisation de manifestations scientifiques et culturelles.
Adresse: 37, rue du Colonel Grandier Vazeille 33000 Bordeaux
Site internet: www.diverscites.eu
Tél: 05 56 99 14 62
« Un peuple sans mémoire est un peuple sans avenir »