Lundi 6 janvier, le président de la République du Sénégal, Macky Sall, avait condamné les agressions subies par les opérateurs de nationalité chinoise dans la filière de l’arachide. Déjà deux cas d’agressions ont été notés dans la région de Kaolack, depuis le lancement en début décembre 2019 de la campagne de vente.
Dimanche 5 janvier, des malfaiteurs avaient pris pour cible un centre de stockage et de vente des graines d’arachide. D’après les déclarations du responsable du centre, un Chinois, les malfaiteurs étaient armés de couteaux. Interrogé, il avait évoqué sur les ondes de la radio sénégalaise RFM, une attaque « très bien organisée » et n’a pas manqué d’exprimer ses inquiétudes quant à sa sécurité et à celle de ses compatriotes.
Deux agressions en espace d’une semaine, c’est la toute première fois qu’un tel incident se produit, a déploré le Secrétaire général du cadre de concertation des producteurs d’arachide, Sidy Ba. Il accuse des personnes paresseuses à la recherche de gain facile.
Assurer la sécurité des opérateurs chinois
Les Chinois sont très impliqués dans la campagne arachidière de la période 2019-2020. La demande en arachide est très élevée à Pékin et les opérateurs chinois du secteur proposent aux producteurs un prix d’achat bien supérieur à celui fixé par le gouvernement, à savoir 210 francs CFA/kilogramme. Une belle opportunité pour les producteurs, mais qui n’arrange guère le commerce des producteurs d’huile. Pour cause, ils ont de la peine à collecter les graines d’arachides avec la rude concurrence des exportateurs et acheteurs étrangers.
C’est donc dans un contexte qui était déjà assez tendu qu’interviennent ces récentes agressions. A cet effet, Macky Sall a fait savoir que de tels écarts de conduite ne resteraient pas impunis. Il a d’ailleurs demandé au ministre des Forces armées et à celui de l’Intérieur de veiller à la sécurité des Chinois tout au long de la campagne de commercialisation de l’arachide pour la saison 2019-2020.