La démolition des habitations les plus anciennes de la capitale camerounaise, Yaoundé, se poursuit. Nombre d’habitants se retrouvent sans-abris, après avoir quitté leurs maisons détruites par les pelles mécaniques. Une situation qui profite aux voleurs et autres délinquants.
Notre correspondante au Cameroun
« La ville de Yaoundé sera belle et le règne de l’impunité va cesser ! », lance un agent de la Communauté urbaine de Yaoundé au milieu de la foule rassemblée, vendredi, devant la pelleteuse détruisant les maisons dans le quartier « Briqueterie ». Les démolitions, qui ont débuté il y a quelques mois, se poursuivent dans la ville. A terme, toutes les maisons vielles de 80 ans seront détruites, selon les informations recueillies auprès de la Communauté urbaine de Yaoundé.
Après les quartiers Nlonkak, Ntaba, Etoa Meki… la pelleteuse est passée sur les maisons situées non loin du nouveau palais des Sports de Yaoundé. « C’est ce palais des Sports qui est la cause de nos malheurs », nous a déclaré un habitant. En effet, cet établissement, don de la Chine, est construit à un jet de pierre du lieu démoli et l’espace jadis occupé par les populations servira de parking. Les anciens habitants de ce lieu se disent dépités. « Nous allons tous quitter Yaoundé et les laisser avec leur ville, puisque nous n’avons pas le droit de vivre ici », affirme, dépitée, une dame assise près des meubles récupérés chez elle avant l’arrivée de la pelleteuse.
Comme dit l’adage : « le malheur des uns fait le bonheur des autres ». Pendant que pleurent les déguerpis, les riverains récupèrent les tôles, morceaux de bois, fers à béton et autres objets encore utilisables. Tels des charognards devant des carcasses d’animaux morts, ils se ruent sur les débris, que sont devenues les maisons, en quête de quelque objet récupérable. De nouvelles activités se créent dans les sites. Les larcins aussi sont plus importants et les populations moins émotives. Elles ont sans doute compris que gémir, pleurer, crier est vain.
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