A Ntumbo, un village du nord-ouest du Cameroun, une attaque terroriste a fait 22 morts vendredi dernier. Selon un rapport des Nations-Unies, plus d’une dizaine des victimes étaient des enfants. Les assaillants auraient brulé la plupart des victimes.
Jusqu’à présent, aucune organisation terroriste n’a revendiqué l’attaque de vendredi dernier et les acteurs de l’opposition pointent du doigt l’armée camerounaise. Depuis plusieurs années, le gouvernement de Paul Biya lutte farouchement contre les séparatistes de la région, mais des exactions ont plusieurs fois été découvertes. Sur l’attaque en cause, le pouvoir rejette toutefois en bloc les accusations de l’opposition.
Une source déclare que parmi les personnes tuées, il y avait une femme enceinte et 14 enfants dont 9 de moins de cinq ans. Le drame a particulièrement terrifié la population de Ntumbo.
Le parti d’opposition, Mouvement pour la Renaissance du Cameroun, a accusé dans une déclaration le régime dictatorial de Paul Biya et le chef des forces de Sécurité du Cameroun d’être à la base de cette attaque meurtrière.
3.000 morts et 7.000 déplacés depuis 2017
C’est en 2017 que les mouvements séparatistes armés ont vu le jour au nord-ouest du Cameroun, une région majoritairement anglophone car ayant été colonisée par la Grande-Bretagne. Les leaders de ces groupes qui dénonçaient la discrimination subie par les anglophones de la part du gouvernement dictatorial qui, selon eux, privilégie les régions francophones, ont décidé de la naissance et de l’indépendance d’un nouvel Etat qu’ils ont baptisé Ambazonia.
Une décision rejetée par le Président Biya qui clame l’unicité et l’indivisibilité du Cameroun. L’Etat a d’ailleurs qualifié les mouvements séparatistes de « terroristes » qu’il fallait absolument combattre. C’est un bras de fer violent entre l’armée et les groupes séparatistes qui dure depuis maintenant trois ans ; un conflit qui a déjà fait plus de 3.000 morts et 70.000 déplacés.
La communauté internationale accuse le gouvernement camerounais de violation de droits de l’homme au cours de ce conflit et Donald Trump, président des États-Unis, a exclu le Cameroun d’un programme commercial spécial avec son pays. Le régime Biya accuse les séparatistes d’avoir tué des dizaines de soldats camerounais et de civils, mais il n’existe toujours aucun bilan officiel des séparatistes et civils tués par l’armée.