Incroyable mais vrai. Au Cameroun, l’association Le Rassemblement de la jeunesse camerounaise a décidé de consacrer une journée par an pour lutter contre l’homosexualité. La date choisie : le 21 août. Cette initiative, pour le moins polémique, vise à mobiliser les populations contre cette orientation sexuelle punie par la loi camerounaise.
Dans de nombreux pays du monde, une journée par an est dédiée, comme le 30 juin à Paris, à la « marche des fiertés » homosexuelles (« gay pride« , sur un concept né aux Etats-Unis d’Amérique). Au Cameroun, une association propose à l’inverse de consacrer une journée par an mais pour manifester son homophobie. Le Rassemblement de la jeunesse camerounaise (RCJ) a fait de l’homosexualité un de ses principaux chevaux de bataille. Elle a déclaré la journée du 21 août « Journée mondiale contre l’homosexualité ». Le RCJ a rendu publique cette décision prise le 23 juin 2012 à l’issue d’une réunion à Yaoundé, la capitale du pays. Cette organisation de la société civile s’appuie entre autres sur certaines « dispositions de la loi, du bon sens, de la bible, des traditions africaines » pour fonder sa décision.
« Au Vu de la loi de la république du Cameroun, de la sainte bible, de la nécessité de préserver l’espèce humaine, les atteintes graves faites à l’humanité, à nos traditions, à notre culture africaine en général et camerounaise en particulier, les dérives homosexuels constatées à travers le monde, leur propension à tourner en bourreaux ceux qui condamnent cette dérive comportementale, le viol et le meurtre du jeune Djomo Pokam violé, sodomisé et assassiné par défenestration depuis le huitième étage par les homosexuels au Hilton Hôtel de Yaoundé le 21 Aout 2006 », écrit le bureau directeur de cette association pour justifier sa position. L’association souhaite que cette journée ne se limite pas au Cameroun mais s’étende à tous les pays du monde.
Un combat sans merci
Le RCJ n’en est pas à sa première initiative contre les homosexuels. Cette association ne rate aucune occasion pour dénoncer la pratique de l’homosexualité qui, selon elle, décime la jeunesse décrite comme victime non consentante. En mars dernier, elle avait stoppé une réunion organisée par des défenseurs de la cause homosexuelle. Ces derniers, pour obtenir une autorisation des autorités, l’avaient baptisée « rencontre portant sur le respect des personnes vivant avec le Sida » alors qu’il s’agissait d’un échange sur les droits des minorités sexuelles. La police et le sous-préfet étaient alors intervenus pour mettre fin à la réunion.
L’homosexualité est interdite par les lois camerounaises. Toute personne ayant des rapports sexuels avec une personne du même sexe encourt une peine d’emprisonnement de six mois à cinq ans et une amende de 20 000 (30,4 euros) à 200 000 FCFA (304 euros).
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