Depuis le décès de Sa Majesté Jules Amos Mbessang, 3è chef du quartier Cacao-Barry, en octobre 2019, ce quartier, situé dans le 5è arrondissement de la ville de Douala, est toujours sans dirigeant. Alors, pour mettre fin à la vacance à ce poste, les autorités ont organisé des élections de chefs de blocs, lesquels ont voté à leur tour, le nouveau chef du quartier. A l’issue de cette consultation électorale, tenue le 10 octobre 2023, Banyamnga Samuel a été élu chef du Bloc 5, puis qu’il y en a huit au total. Il échange avec Afrik.com.
Entretien
Qui est Monsieur Banyamnga Samuel ?
Né le 16 septembre 1961 à Nkongsamba, fils de feu Banyamnga Elie et de feue Ngo Bito Njembe Elinne, je suis le 4è enfant parmi 7. Titulaire d’un probatoire professionnel en comptabilité et d’un BTS en comptabilité, et en même temps, je suis un technicien en communication.
Comment devient-on chef de Bloc ? Et quelles sont ses missions ?
Pour devenir chef de Bloc, il faut remplir les conditions d’éligibilité suivantes : être de nationalité camerounaise, avoir une bonne moralité, être résident dans le Bloc, avoir un extrait de casier judiciaire propre, savoir lire et écrire, avoir une expérience en politique.
Parlant des missions du chef de Bloc, il y a entre autres : représenter le Bloc, être en étroite collaboration avec le chef du quartier et les autorités (commissaire de police, commandant de brigade, sous-préfet, préfet, maire, gouverneur, ministre,…), assurer le bien-être de la population, sans distinction de sexe, de tribu, de nationalité, ni de chapelle politique et religieuse.
Le 10 octobre 2023, il y a eu élection, en vue de choisir les chefs de Blocs du quartier Cacao-Barry. Quelles sont vos impressions au terme de ces élections, qui ont fait bouger le quartier quelques jours avant ?
Les sentiments de satisfaction totale. Et pour quoi ? Les ayant-droits de ce quartier ont tous pris les commandes. Tout s’est déroulé ce jour, sans querelles ni bagarres. Certains, pour ne pas dire tous les anciens chefs de Bloc, qui au départ avaient bien battu campagne, ne s’étaient pas présentés, pour des raisons, qu’eux seuls connaissent.
Peut-on avoir les noms des personnes qui ont été élues ?
A l’issue de cette consultation, voici les noms des personnes qui ont bénéficié de la confiance du peuple:
Bloc N°1 : Monsieur MPONDI Moïse
Bloc N°2 : Monsieur EKONG Joseph
Bloc N°3 : Monsieur NGUENE NDOUM François Désiré
Bloc N°4 : Madame KANA Frieda
Bloc N°5 : Monsieur BANYAMNGA Samuel
Bloc N°6 : Monsieur NKEPE Richard
Bloc N°7 : Monsieur BANYOLAG Azer
Bloc N°8 : Monsieur DJON LI BOUMTJE Etienne
Maintenant que vous êtes élu, quels seront vos premiers chantiers ?
La première action sera de prôner le véritable vivre-ensemble, mettre un accent sur le problème d’hygiène, d’éclairage, de sécurité, le traçage des routes, l’obtention des vrais titres de propriété, car, ils sont disponibles.
Qu’est-ce qui a motivé votre choix pour ce poste ?
Je veux vivre heureux dans mon Bloc. Constatant que ceux qui étaient-là depuis de longues années avaient laissé les populations à leur triste sort, j’ai donc décidé, d’être à ce poste, afin d’apporter ma modeste contribution pour le bien-être de tous.
Qu’attendez-vous des habitants de votre bloc, en particulier et du quartier en général ?
J’attends des habitants de mon Bloc : la soumission, le respect, l’engagement total, la participation aux diverses réalisations, le maintien de l’ordre, le renforcement de la cohésion sociale, …
Pouvez-vous nous faire une brève présentation du quartier Cacao-Barry ?
Le quartier Cacao-Barry est né en 1966 après le transfert de la Léproserie à Japoma. Les parcelles de terrains étaient distribuées aux allogènes par les autochtones Bassa.
A cette époque, chaque concession devait leur verser une contribution mensuelle. Cette opération n’a duré que deux ans puis qu’au mois d’août 1968, un arrêté préfectoral déclara ce terrain d’utilité publique.
Le 02 juillet 1977, l’arrêté N°21/MINFI attribua ce terrain à Monsieur Ebongué Hubert à titre d’indemnisation pour son terrain pris pour l’agrandissement du port de Douala.
Éventuellement, le gouvernement croyait que cet espace n’était qu’une vaste forêt. Les requêtes adressées au ministère des Finances, et après vérification, ont abouti à la naissance de l’arrêté N°400/MINFI du 24 octobre 1977 modifiant l’arrêté N°21/MINFI du 02 juillet 1977. Le gouvernement attribua à Monsieur Ebongué un terrain vide dans la zone industrielle de Bassa.
A partir de ce moment, les habitants et leur 1er Chef du quartier, le nommé Ndjock Bata Philipe, décédé en septembre 2004, furent rassurés et adressèrent leurs sincères remerciements au gouvernement.
Le quartier Cacao-Barry est limité au Nord par le Grand Bepanda, au Sud par l’Université de Douala, à l’Est par le quartier Maturité et à l’Ouest par les quartiers Cité Sic et Gentil (le long d’un bras du drain de Tongo Bassa derrière l’usine Sic Cacaos).
Quel regard jetez-vous sur la vacance du chef de votre quartier ?
Malgré la vacance du chef du quartier, depuis 2019, les populations, dans l’attente de pied ferme l’élection du nouveau chef du quartier, vivent dans le calme, la paix, la solidarité. Mais on note parfois quelques agitations, provenant de certains arrivistes.
Après l’élection des chefs de Blocs, peut-on dire que « la récréation est terminée ? »
Sans risque de me tromper, je peux dire que oui, car, après notre élection au poste de chefs de Blocs, bien que notre installation ne soit pas encore faite, nous tenons régulièrement des assises. Et lors de celles-ci, nous passons en revue, les différents aspects (économique, social, politique, culturel et religieux…).