Il y a deux ans jour pour jour, Ahmed Abba, le correspondant de RFI en langue haoussa, était arrêté à Maroua dans le nord du Cameroun. Après 15 mois de procès devant le Tribunal militaire de Yaoundé, les charges principales de « complicité d’acte terroriste » et d’ « apologie », passibles de la peine de mort, ont été écartées, de même que la réclusion à perpétuité.
Le 24 avril 2017, le Tribunal a retenu la « non dénonciation » et le « blanchiment de produit d’actes terroristes » pour condamner Ahmed Abba à 10 ans de prison. Le dossier ne démontrant aucunement les charges retenues, ses avocats ont immédiatement fait appel.
La Direction de RFI a communiqué aujourd’hui pour souhaiter que ce nouveau procès s’ouvre le plus rapidement possible afin que le cas d’Ahmed Abba soit examiné au fond et qu’apparaisse enfin l’innocence d’un journaliste qui n’a fait que son métier dans un contexte difficile. AFRIK.COM se joint à cet appel pour que la justice camerounaise, dûment saisie, fasse son travail en toute indépendance et constate que ces charges ne pouvaient pas être retenues contre ce journaliste intègre. Cette procédure en appel doit permettre l’essentiel : rendre à Ahmed Abba sa liberté.
La Présidente de RFI et de France 24, Marie Christine Saragosse, a également tenue à envoyer à Ahmed Abba une Lettre ouverte personnelle de solidarité... Pour lui réaffirmer qu’il est dans la famille RFI, une famille qui n’abandonne pas les siens.
C’est également l’occasion pour AFRIK.COM d’appeler à la libération de l’ancien DG de la CRTV, Amadou Vamoulké, tombé dans un piège qui a consisté, il y a un an, à communiquer au Chef de l’Etat de fausses informations sur sa maîtrise éditoriale de l’antenne de la CRTV. Il attend encore aujourd’hui sous les verrous de connaître le véritable motif de son inculpation et de sa mise en détention provisoire.
Les rumeurs disent qu’un piège vient d’être évité de justesse par son successeur Charles Ndongo, auquel deux cadres de l’entreprise ont tenté de faire signer des documents financiers qui n’auraient pas dû l’être, vraisemblablement aux fins de détourner l’argent concerné.
Autant d’éléments qui montrent que la justice camerounaise est prompte à suspecter, lente à reconnaître qu’elle a été manipulée. Pour Ahmed Abba, pour Amadou Vamoulké, AFRIK.COM exprime sa solidarité confraternelle et le souhait de les voir demain à nouveau libres d’exercer leur métier de journalistes en toute indépendance.