Cinq mois après la tenue des élections présidentielles, Transparency International publie enfin son rapport dans lequel l’organisation annonce un taux de participation de 30% et non 65,82% comme l’avait affirmé le Conseil électoral d’élection Cameroun (ELECAM), en novembre 2011.
(De notre correspondant)
Il aura fallu près de cinq mois à l’ONG Transparency International pour publier son rapport sur l’élection présidentielle camerounaise d’octobre 2011 qui a vu Paul Biya réélu avec 77,789% des voix. Bien que les élections se soient déroulées dans la sérénité, Transparency international dénonce de nombreuses irrégularités et autres manquements graves, notamment des doublons constatés sur les listes électorales. Ledit rapport dénonce aussi « un fichier non toiletté, l’intrusion dans le processus de personnalités non-habilitées, comme les chefs de quartiers ». Plus important encore, l’ONG dénonce l’utilisation abusive des ressources publiques, à la fois matérielles et humaines par le parti du président sortant, la confusion entre les activités officielles du Président de la République et celles du président-candidat lors des différentes visites à Maroua, Douala et Kribi.
Sur le plan médiatique, Transparency International dénonce une couverture médiatique non équitable des médias publics. De ce fait, le rapport dénonce le silence observé par le Conseil national de la communication lors de cette période sensible.
Un taux de participation très faible
Selon ce rapport, le taux de participation se chiffre autour de 30%, un taux qui pousse les responsables de l’ONG à « remettre en question la crédibilité des instances issues du scrutin du 9 octobre 2011 ». Pourtant en novembre dernier, ELECAM annonçait un taux de participation de 65,82%. Une nouvelle estimation qui ravive les interrogations sur le sens des résultats définitifs communiqués par la cour suprême.
Les partis politiques camerounais demeurent mitigés quant à ce rapport. Interrogé par le quotidien La nouvelle expression, Ibrahim Talba Malla, secrétaire à l’organisation du Rdpc affirme que « beaucoup de recommandations qui ont été faites sont déjà en chantier ». En revanche, Paul Ayah, candidat malheureux à cette élection et transfuge du Rassemblement du peuple camerounais affirme que « le rapport est basé essentiellement sur ce qui s’est passé dans les villes, pourtant la fraude se passait surtout dans les zones rurales ».
Ce rapport de Transparency International pourrait voir ses recommandations entendues et être reprises par Elections Cameroon pour améliorer le processus électoral.