Cameroun : Sortie officielle de 238 douaniers-marins à Douala


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Le ministre des finances, Louis Paul Motaze en compagnie de ses homologues, ministre délégué à la présidence de la République chargé de la défense et le ministre de la fonction publique et de la réforme administrative, ont procédé à la remise des parchemins à la deuxième cuvée des douaniers-marins arrivée en fin de formation, le 30 avril 2019 à la Base Navale de Douala.
242 sur la ligne de départ, pour certaines raisons, il n’y a eu que 238 à la ligne d’arrivée.
Il y a exactement six mois et deux semaines, le 12 octobre 2018, cette seconde cuvée de douaniers-marins était entrée en formation dans les spécialités de la navigation, d’électromécanique et de fusilier marin, dans les centres d’instruction de la Marine nationale. Cette promotion composée de 242 agents des douanes du grade de lieutenant à celui de préposé des douanes, fait suite à une cuvée expérimentale de soixante douze douaniers-marins dont la formation s’inscrivait non seulement dans le cadre de la mise en œuvre de la Convention de partenariat qui lie le Ministère des Finances et celui de la Défense en matière de surveillance douanière du plan d’eau. Mais aussi et surtout dans l’optique de doter la Douane de personnels de tous grades aptes à assurer efficacement les missions spécifiques de la douane dans les espaces maritimes, fluviaux et lacustres sous-juridiction camerounaise.

Si la nécessité d’une telle formation se pose aujourd’hui avec plus d’acuité que par le passé au regard des enjeux stratégico-sécuritaires et socio-économiques internationaux, communautaires et nationaux, gage de la mise en œuvre de la « politique des grandes opportunités » telle que définie par le président de la République, Paul Biya, il ne faut pas perdre de vue qu’elle répond tout d’abord au besoin d’appropriation d’une mission classique de la douane, à savoir, la mission de surveillance en général, et celle du plan d’eau en particulier. Bien que maillon important du dispositif de l’Etat en mer, l’efficacité de la douane en mer dépend de sa capacité à travailler avec les autres forces ; il s’agit d’ailleurs d’une prescription de la très haute hiérarchie, traduite dans le Décret N°2007/290 du 1er novembre 2007 portant organisation et conduite de l’action de l’Etat en mer et sur les voies navigables.

La mise en cohérence de cette volonté de l’Etat, de placer la mutualisation des moyens au cœur des stratégies de gouvernance maritime saine et efficace a amené le ministre des Finances et le ministre de la Défense, à signer une convention de partenariat qui permet à la douane et à la Marine nationale de mieux assurer conjointement leurs missions dans le cadre global de l’Action de l’Etat en Mer (AEM). Elle permet ainsi au ministère de la défense et à celui des finances de définir des cadres de collaboration formels devant régir les interventions de leurs administrations respectives sur le plan d’eau.

« Il est indéniable qu’avec cette seconde promotion de douaniers, nous sommes en train d’effectuer un bond significatif dans la mise en œuvre de notre partenariat, mais également de franchir une étape historique de l’implémentation d’une douane des métiers en général et du métier de douanier-marin en particulier », a indiqué Louis Paul Motaze.

Le douanier-marin fait partie des corps de métiers armés et en uniforme de l’administration douanière, il est fonctionnaire de l’Etat. C’est une profession méconnue et pourtant passionnante et variée : le douanier-marin peut être appelé à des missions en mer, de contrôle, de sécurité, de sauvetage ou d’assistance ; il joue un rôle fondamental dans la lutte contre la fraude fiscale et douanière, les trafics en tout genre, les rejets de produits polluants en mer, mais aussi la surveillance des bonnes pratiques de la pêche, ou encore la lutte contre l’immigration clandestine et le travail illégal.

Pour le désormais douanier-marin Pierre K., « Nous contrôlons les marchandises, bien sûr, c’est la base de notre métier ; l’objectif c’est d’éviter à l’Etat de perdre des millions d’euros à cause de la contrebande et des marchés parallèles ; mais nous jouons aussi un rôle fondamental dans la prévention du risque terroriste, dans la lutte contre le trafic de stupéfiants, ou encore dans la préservation de l’environnement et des ressources, en luttant contre les trajets illégaux de déchets. Nous luttons aussi contre les fraudes fiscales basées sur les fausses déclarations, dans le but de payer moins de taxes. Enfin, nous avons un rôle de sécurité sanitaire : nous vérifions que les produits importés répondent bien aux normes ».

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