Cameroun : « Si la CWBLA n’existait pas, il fallait en créer »


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A l’issue du 1er séminaire d’intégration de la Cameroon Women Business Leaders Association (CWBLA), Afrik.com s’est rapproché de madame Adelaïde Ngallè-Miano, Présidente-fondatrice de la CWBLA, afin de s’enquérir du bien-fondé de l’association dont elle a la charge.

Afrik.com : Qui est Adelaïde Ngallè-Miano ?

Adelaïde Ngallè-Miano :
Je suis la Présidente-fondatrice de la CWBLA. Après une riche carrière en entreprise comme Assistante de Direction au Port Autonome de Douala, j’ai demandé une mise en disponibilité en 2003 et je me suis lancée dans la libre entreprise. Ma première entreprise, je la créé dans le secteur de l’imprimerie. Ainsi démarre pour cette dynamique et discrète jeune femme, sa toute première expérience d’entrepreneure. Parallèlement, j’exerce comme Consultante en Relations publiques auprès de plusieurs sociétés multinationales, en l’occurrence : Nestlé, Guinness, Bolloré, Africa Logistics, Camrail, Doual’Air, MRS/Corlay, Interaf Media, …

En 2006, je me lance dans l’immobilier et l’hôtellerie et crée la société Sci-Nk Immobilier. Je suis également actionnaire dans plusieurs sociétés de la place.

Sans relâche une flamme m’anime : je créé toujours plus d’emplois et apporte chaque jour, ma contribution à la réussite économique de notre pays le Cameroun. Conseillère Exécutive au sein du Groupement Inter Patronal du Cameroun (GICAM), j’entends faire de la femme entrepreneure, une institution centrale en matière de leadership féminin, avec pour leitmotiv « Réussir par la volonté ».

Afrik.com : Qu’est-ce que la CWBLA ?

Adelaïde Ngallè-Miano :
Vous entendez par CWBLA, Cameroon Women Business Leaders Association. C’est une association de droit camerounais, apolitique, à caractère professionnel et patronal, à but non lucratif et régie par la loi N°90/053 du 19 décembre 1990. Son siège est à Douala (Akwa), Rue du Commandant Fuller.

Afrik.com : Pourquoi l’avez-vous créée ?

Adelaïde Ngallè-Miano :
En novembre 2016, j’ai organisé pour la première fois à Yaoundé, au Cameroun, la célébration du Women Entrepreneurship Day (WED). Devant quelques 700 étudiantes, je raconte mon parcours et incite les jeunes filles à oser de se lancer dans l’entreprenariat. Le succès de cet événement organisé au sein de l’Université de Yaoundé 1, l’enthousiasme des jeunes et les espoirs suscités par cette action constituent l’un des fondements de mon idée de création de la Cameroon Women Business Leaders Association (CWBLA).

Afrik.com : Après le lancement des activités de votre association le 10 mars 2017, vous avez organisé le 1er séminaire d’intégration dans votre immeuble-Siège le 19 avril 2017. Quels étaient le thème et l’objectif ?

Adelaïde Ngallè-Miano :
Avec le séminaire de ce jour, nous poursuivons la concrétisation de notre Plan d’action avec l’implémentation des activités que nous avons prévues de mener au cours de cette année. Hier encore nous en étions à la phase protocolaire de cérémonie de lancement et de signatures des premières conventions. Elles vont se poursuivre car parties centrales de nos axes d’intervention.

Mais aujourd’hui nous disons surtout : Place à l’action ! Cette phase de l’action, de développement de notre association que nous avions intitulé « AGIR » dans notre tout premier plan de communication, à la veille du lancement de nos activités le 10 mars dernier, nous entendons la démarrer avec ce séminaire d’intégration. D’où l’importance de cette activité et la pertinence du thème qui la meuble : « Renforcer le Pouvoir d’Action des Femmes Entrepreneures et Asseoir des Valeurs… pour Construire ».

Pour commencer à construire, d’abord, nous devons être équipées. Certes, je le sais et je le crois, chacune de nous, leader et chef d’entreprise, est déjà suffisamment équipée dans son domaine d’activité. Mais des activités d’un autre type nous attendent désormais, en tant que membre de la Cameroon Women Business Leaders Association. Aussi, les exposés et les travaux prévus au cours de ce séminaire visaient à nous permettre de prendre l’exacte mesure de notre nouveau statut, aussi bien par rapport à la vision et aux objectifs déclarés de notre association que par rapport aux engagements pris et à prendre dans le cadre des conventions avec des partenaires.

Ensuite, comme une équipe de femmes décidées à travailler ensemble pour construire notre pays, nous devons être soudées. Un socle de valeurs communes est l’un des principaux garants de réussite. Seules des valeurs claires et partagées par toutes assureront le succès de nos actions présentes et futures. C’est là le sens de la deuxième articulation de notre séminaire : adapter, proclamer solennellement et signer la charte des valeurs de la CWBLA.

Il faut toujours se le rappeler, c’est dans un contexte dominé par une certaine vulnérabilité économique et sociale des femmes qui font face à un accès très limité aux ressources essentielles, que nous avons pensé nous organiser afin de mieux adresser les préoccupations majeures des femmes entrepreneures. Ensemble nous pensons pouvoir assurer la promotion de nos activités, renforcer nos capacités et explorer les mécanismes permettant un accompagnement plus structuré de la part des pouvoirs publics et des partenaires.

Afrik.com : Que peut-on retenir de cette rencontre ?

Adelaïde Ngalle-Miano :
La forte présence des membres (anciens et nouveaux) témoigne de l’importance que chacune d’elle accorde aux projets de la Cameroon Women Business Leaders Association et la signature de la Charte des valeurs de la CWBLA.

Afrik.com : Quels seront vos prochains chantiers ?

Adelaïde Ngallè-Miano :
En second lieu, nous envisageons de lancer un programme d’accompagnement de jeunes filles à travers la mise en place d’un incubateur de projets, soutenu à travers des parrainages et un accompagnement avec l’aide des partenaires. Le lancement de cette action est programmé pour le mois prochain.
Le troisième pilier repose sur la nécessité d’aller hors de nos frontières et d’échanger avec nos sœurs de l’Afrique centrale, d’Afrique de l’Ouest et du reste du monde, pour un partage d’expériences, la recherche de débouchés et la négociation de partenariats.

Au plan institutionnel, les premiers partenaires se sont déjà manifestés. Je cite :

 La société Générale Cameroun qui a accepté de nous soutenir et de nous accompagner

 La Chambre de Commerce d’Italie qui nous accompagnera dans nos différentes actions relatives à la recherche de débouchés à l’international notamment à travers la facilitation pour l’organisation des missions économiques et commerciales.

 AFRIBOOM, qui, avec d’autres partenaires allemands, a indiqué sa volonté de nous accompagner dans la préparation et la conduite de divers forums et rencontres économiques.

D’autres partenariats sont en cours d’étude et sur le point d’être matérialisés.

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