Les journées portes ouvertes des compagnies d’assurances au Cameroun offrent un espace de dialogue inédit, visant à rapprocher les acteurs du secteur et la population. Historiquement ancrée dans les investissements coloniaux puis progressivement nationalisée, l’assurance au Cameroun a connu de nombreuses transformations. Aujourd’hui, les autorités cherchent à lever les freins à l’accès et à renforcer la confiance dans ce secteur vital, en améliorant la transparence et la gestion des primes collectées.
Pendant la période coloniale, l’assurance naît au Cameroun avec la promotion des investissements privés et publics. Il s’agissait alors essentiellement de la protection des investissements issus de l’appareil colonial et de ses démembrements. Mais au lendemain des indépendances, les agences commises à cette tâche deviennent Chanas et Assurances Conseils du Cameroun (Acc). En même temps, les pouvoirs publics créent la Société Camerounaise d’Assurances et de Réassurances (Socar).
Règlementation du marché des assurances au Cameroun
Progressivement, le service d’assurance prend corps au Cameroun et le marché des assurances connaît ses premières mutations avec des cessions et reprises de tout ou partie de certaines entreprises. En 1973, est édictée une ordonnance qui régule le marché. Celle-ci constitue la première initiative du Législateur camerounais visant à encadrer l’activité d’assurances. En effet, jusque-là, c’est la loi française du 13 juillet 1930, dite loi 30, qui réglementait le marché des assurances au Cameroun. Douze ans plus tard, une nouvelle ordonnance dispose que toutes les sociétés exerçant au Cameroun doivent être en droit camerounais, accentuant ainsi le contrôle de l’autorité publique sur l’activité des assurances au Cameroun.
Malheureusement, la crise économique des années 80 n’épargne pas le secteur. Dès 1989, un comité d’experts se réunit pour plancher sur un plan de restructuration du marché et 3 ans plus tard, le 10 juillet 1992 par 14 États, est signé le traité Cima qui comporte deux annexes : Annexe 1 le code unique des assurances des États membres de la Cima et Annexe 2 Statuts et missions des Directions d’assurances dans les États membres de la Cima.
Pourquoi organiser les journées portes ouvertes des assurances ?
Selon Sylvester Moh Tangongho, Directeur général du Trésor, de la coopération financière et monétaire, « les Journées portes ouvertes des assurances désormais érigées en tradition par le ministre des Finances visent à vulgariser l’assurance en la rendant accessible au plus grand nombre à travers le renforcement de la communication ». « Le but recherché étant l’amélioration du taux d’intéressement (taux de pénétrations) à l’assurance qui demeure très faible dans les pays de l’espace géographique de la conférence interafricaine des marchés d’assurances (Cima) », ajoute-t-il.
Pour madame Aboui Antoni, Directeur des Assurances : « les journées portes ouvertes des assurances sont une opportunité qu’offre le ministre des Finances aux acteurs du marché pour mieux communiquer sur les grands enjeux de notre secteur. Je remercie à cet effet, tous ceux qui ont fait le déplacement pour célébrer ce rendez-vous du donner et du recevoir. Cette année, du 23 au 24 octobre 2024, nous avons échangé sur la protection de l’épargne collectée par les compagnies d’assurance vie. C’est une problématique dont l’importante est avérée compte tenu de la masse de l’encours des compagnies à l’endroit des bénéficiaires de contrat qui s’élèvent pour l’année 2023 à FCFA 313,18 milliards », lance-t-elle.
« Désintéressement à souscrire une police d’assurance »,
« Dès lors, les compagnies d’assurance seules responsables de cette ressource vis-à-vis des assurés et bénéficiaires doivent établir une relation de confiance avec les consommateurs pour maintenir la dynamique de croissance observée sur le marché depuis une décennie. Nous espérons que les travaux en ateliers, appuyés par la campagne médiatique déjà en cours, édifieront davantage les acteurs avérés et potentiels sur les contours de ce secteur d’activité, ainsi que les réformes visant à sécuriser les primes collectées des souscripteurs », conclut-elle.
« Dans notre pays, les compagnies d’assurance travaillent, mais, pas comme il faut. Et les courtiers dans ce secteur d’activité, sont encore venus pourrir le milieu. On y encaisse rapidement, mais en cas de sinistre, aussi moindre qu’il soit, la procédure est très longue et finit souvent par décourager les ayant-droit de l’assuré. D’où le désintéressement des populations à souscrire une police d’assurance », s’insurge le chauffeur taxi Roger K.