En présence de près d’une dizaine des membres du gouvernement, Dr Joseph Dion Ngute, premier ministre et représentant personnel du Chef de l’Etat avait procédé le 18 avril 2019 au lancement du tout premier Festival du Moungo en abrégé : « FESTIM ».
On a noté la présence à cette cérémonie du gouverneur de la région du Littoral, Samuel Dieudonné Ivaha Diboua et tout son Etat major, des autorités administratives, judiciaires, politiques, traditionnelles et religieuses, des membres du corps diplomatique, des représentants des organisations internationales, des opérateurs économiques, des leaders d’associations des producteurs et de la société civile, etc.
Le FESTIM se traduit comme une plateforme périodique d’échanges communautaires. Elle fédère les populations du département du Moungo autour d’un même objectif, la revitalisation et la redynamisation de la culture et de l’économie. Vitrine culturelle et économique du Moungo, le FESTIM prend la forme d’une caravane itinérante et annuelle. Elle sillonnera ainsi chaque arrondissement du département, afin de valoriser chacun avec ses spécificités. Initié par le Comité de développement du Moungo (CODEMO), le FESTIM, nom commercial donné aux journées économiques, culturelles et touristiques du Moungo, se définit comme une plateforme d’échanges et de réflexion, une opportunité de retrouvailles entre tous les enfants du Moungo, toutes communautés confondues.
La première édition du FESTIM s’est tenue du 16 au 20 avril 2019 à Nkongsamba, chef-lieu du département du Moungo. Baptisée « Moungo Time », cette édition 2019 donne le ton de ce rendez-vous qui entend clairement se positionner comme l’événement culturel et économique majeur du département, à même d’initier la renaissance du Moungo.
Le FESTIM condense en 5 jours l’essentiel des richesses de ce département qu’il offre à ses enfants et à leurs nombreux hôtes, à travers des activités culturelles, économiques, touristiques, scientifiques, sportives, etc… Le Festival du Moungo 2019 expose pour mieux les cultiver la force de ses fils, la richesse de ses sols, l’affluence de ses eaux et sa flore, la diversité exceptionnelle de ses enfants et surtout, leur capacité à créer de la richesse.
Le FESTIM entend exhiber ses artistes de renommée internationale, ses sites qui séduisent les touristes du monde entier, sa faune dont les espèces ne se trouvent nulle part ailleurs, ses atouts culinaires et vestimentaires, sa jeunesse créative au potentiel particulièrement prometteur. Comment ne pas citer ces légendes qui font briller le drapeau musical camerounais à l’international ? Ils s’appellent Prince Ndedi Eyango, Charlotte Dipanda, Nkotti François, Missé Ngoh, Toto Guillaume, Emile Kangue, Wes Madiko, Lapiro de Mbanga, et bien d’autres encore.
Que dire des célèbres lacs jumeaux dont la vue extraordinaire emplit de ravissement les yeux de quiconque arpente les versants du Mont Manengouba ? Une halte rafraîchissante aux chutes de Ngwa, de Mboriko ou d’Ekom Nkam peut à loisir être complétée par le doux murmure des grenouilles Goliath, avant de faire honneur à la dizaine de variétés d’Ekoki, vêtu de la grande et somptueuse robe baptisée Kaba Ngondo, entouré d’une jeunesse talentueuse, ravie de faire valoir sa maîtrise des luttes traditionnelles avant de vous conter avec fierté l’histoire du café et du poivre camerounais, qui ont su imposer le label Cameroun à l’échelle internationale.
Sur les rives du Moungo, le français et l’anglais s’unissent au quotidien, sans fracas. Cette terre qui de tout temps a fait du « vivre-ensemble » une richesse, est une myriade cosmopolite et hospitalière dont l’ouverture d’esprit a permis le brassage des enfants du Littoral avec ceux des régions du Nord, du Sud, du Sud-ouest, du Nord-ouest et de l’Ouest pour ne citer qu’eux. Le FESTIM entend aujourd’hui valoriser le Moungo à travers sa culture et son économie, célébrer ses enfants afin de partager ses précieux atouts avec le Cameroun et le Monde. Ce message, porté par le Comité de développement du Moungo (CODEMO) a reçu un écho favorable auprès de la plus haute autorité du pays qui a accepté de placer cet évènement sous son très haut patronage.
Pour Pierre Ismaël Bidoung Kpwatt, ministre des Arts et de la culture, « plus que par le passé, le Ministère des Arts et de la culture accompagnera la revalorisation du patrimoine culturel matériel et immatériel du département du Moungo, afin de mobiliser, autant que faire se peut, l’art et la culture au service de sa relance économique et de son émergence , toute chose qui répond à la vision stratégique du gouvernement , en vue de développer l’économie culturelle, socle de la promotion de la culture et du développement des industries culturelles ».
« … Catalyser les opportunités créées ou à créer par l’Etat central, davantage, chaque commune devra être à même de générer dans son écosystème local des opportunités décisives pour le développement local. L’ambition affichée du gouvernement est de faire des communes, des territoires d’opportunités multiformes pour les populations et le tissu économique. Une commune attractive est doublement bénéfique au plan socioéconomique. D’une part, elle attire les investissements publics et privés, nationaux et étrangers ; d’autre part, elle parvient à maintenir sur son sol les forces productives, dont notamment les jeunes qui seraient autrement tentés par les sirènes de la migration interne ou internationale», a déclaré le PM.
Zoom sur le Moungo
Situé le long de la ligne volcanique du Cameroun, le département du Moungo en plus du mythique Mont Nlonako accueille les formations géologiques du Koupé Manengouba qui s’étendent sur l’ensemble de la localité. Jadis considéré comme étant l’un des principaux pôles économiques du pays du fait de sa forte productivité agricole, le département du Moungo, dont le nom tiré du fleuve éponyme qui sépare de part et d’autre de ces rives les régions du Sud-ouest et du Littoral a su garder au fil des ans sa beauté naturelle.
A l’image de ses attraits économiques et touristiques, le Moungo, la mamelle nourricière de la région du littoral dispose d’une mosaïque de formations géologiques et pédologiques qui font de lui une localité fortement prisée pour la pratique de l’agriculture. Au cours de l’évolution de la terre, la zone située à cheval entre les Grass Field et la zone côtière camerounaise a été soumise à plusieurs mouvements tectoniques importants se traduisant par la création de multiples failles actuellement utilisées pour l’alimentation et la distribution de l’eau dans les ménages. La large plaine, située entre les localités de Njombé et Loum est un fossé tectonique (graben) formé simultanément lors du soulèvement de horsts granitiques ou syéno-granitiques dont le Mont Koupé, d’altitude 2.064 m est l’exemple le plus élevé.
Les localités de Bwelelo jusqu’à Mbanga, sont essentiellement formées de roches sédimentaires (Sable et Grès) allant du Crétacé au Quaternaire (du Nord vers le Sud) et découpées par un réseau hydrographique dense. Les sols de la « Plaine bananière » entre Mbanga et Manjo sont formés exclusivement sur basalte et lapillis de la série récente. Les coulées volcaniques s’étagent en fait de 120 m (Mbanga) à 500 m (Manjo), et toute cette zone a souvent un relief accidenté et est parsemée de nombreux cônes volcaniques.
A la hauteur de Nlohe, le Mont Koupé (2.050 m), introduit un relief important caractérisé par la présence de syénite et d’épanchements volcaniques récents. Toute la région qui s’étend de Manjo à Melong est sous l’influence du Massif du Manengouba (2400 m) dont les sommets, occupés par les trois lacs (male, femelle et enfant), dominent les villes de Bangem, Melong et Nkongsamba).
La Plaine des Mbo située à la limite Nord du département, est la dernière région naturelle du Moungo. Il s’agit d’une zone d’effondrement, limitée au Sud-Ouest par les flancs du Manengouba et au Nord et à l’Est par une falaise de roches métamorphiques, cette zone a été remplie de sédiments arrachés aux massifs voisins. Cette zone fait l’objet de multiples exploitations pastorales et agricoles en raison de la qualité du climat qui y règne. Les sols du Moungo ont dans l’ensemble un potentiel organique et minéral qui diffère en fonctions des formations géologiques voisines. A ces sols, sont adaptées diverses cultures. Ainsi, sur les sols ferralitiques, de faible valeur agricole les cultures arbustives peu exigeantes tel que le palmier à huile, l’hévéa et aux cultures vivrières extensives ont été développées.
Pendant 5 jours, les populations ont déambulé sur la place du marché central de Nkongsamba, transformée pour l’occasion en une grande foire commerciale et culturelle, vitrine des parades, danses et communautés résidant dans le Moungo.