Le procès de l’assassinat du journaliste Martinez Zogo, prévu pour le 30 septembre, est renvoyé au 21 octobre en raison d’exceptions soulevées par la défense.
Le procès très médiatisé de l’assassinat du journaliste Martinez Zogo continue de faire des vagues au Cameroun. Enlevé, torturé et retrouvé mort en janvier 2023, son décès a provoqué une vague d’indignation dans tout le pays. Alors que la neuvième audience s’est tenue le 30 septembre 2024 au tribunal militaire de Yaoundé, les débats de fond tant attendus ont été repoussés. Le procès a finalement été renvoyé au 21 octobre, laissant la population dans l’expectative. Retour sur les récents rebondissements de cette affaire qui mêle justice et suspense.
Les exceptions soulevées par la défense
L’audience du 30 septembre devait marquer une étape importante avec le début des débats de fond, mais les avocats de la défense ont changé la donne. Parmi eux, Maître Charles Tchoungang, représentant Amougou Belinga, l’homme d’affaires accusé de complicité dans ce meurtre, a soulevé plusieurs vices de procédure. Il a notamment dénoncé des perquisitions sans mandat et à des heures inappropriées, ainsi que l’absence des procès-verbaux relatifs à ces opérations. Selon lui, ces irrégularités devraient entraîner l’annulation du procès.
En outre, les avocats ont mis en cause la légalité de l’arrestation des accusés, dénonçant l’absence d’enquête préliminaire. Leur argument ? Une arrestation prématurée sans avoir suivi les procédures judiciaires classiques. Cette défense semble vouloir semer le doute sur la manière dont l’enquête a été menée et tenter de discréditer les preuves présentées jusqu’à présent.
La réponse de l’accusation
Face à ces allégations, Maitre Assira, avocat pour la Direction générale de la recherche extérieure (DGRE), a répliqué avec fermeté. Il a souligné qu’une enquête de flagrance avait été immédiatement lancée après la découverte du corps de Martinez Zogo, éliminant ainsi la nécessité d’une enquête préliminaire. Par ailleurs, le commissaire du gouvernement a jugé les exceptions de nullité soulevées par la défense prématurée, affirmant que le dossier n’était accessible qu’au ministère public jusqu’à présent.
Alors que l’opinion publique attend des réponses sur ce meurtre qui a secoué le Cameroun, les retards successifs et les manœuvres de la défense suscitent la frustration. Le 21 octobre, nouvelle date prévue pour la reprise du procès, sera donc déterminant pour connaître l’issue de cette affaire. Le tribunal devra statuer sur la demande de libération provisoire d’Amougou Belinga et pourrait requalifier les chefs d’accusation en assassinat.