Le groupe terroriste nigérian Boko Haram a effectué un nouveau raid dans l’Extrême-Nord du Cameroun, près de la frontière du Nigeria, tuant 8 personnes et enlevant une centaine d’autres.
Boko Haram récidive et frappe de nouveau. Au moins 8 personnes ont été tuées et une centaine d’autres enlevées au cours de la nuit de lundi à mardi par des combattants de Boko Haram dans le village de Tchakarmari, dans l’Extrême-Nord du Cameroun, proche de la frontière du Nigeria, selon ce responsable local et une source militaire. Le village de Tchakarmari a particulièrement été malmené dernièrement par le groupe armé nigérian, qui y a multiplié les attentats à la bombe, le mois dernier, faisant une dizaine de morts.
Les combattants de Boko Haram auraient franchi la frontière en provenance du Nigeria, après minuit, selon cette source. Le Cameroun, qui a déployé, au mois de juillet 2000 soldats supplémentaires contre le groupe terroriste nigérian, dans l’Extrême-Nord, est en état d’alerte permanente face aux attaques imprévisibles de l’insurrection armée. Le Cameroun, qui a au total mobilisé 7 000 hommes, combat Boko Haram aux côté du Tchad, du Niger et du Bénin, qui ont aussi déployé des troupes pour épauler l’armée nigériane.
Boko Haram est dirigé par le Nigérian Abubakar Shekau qui en a pris la direction en 2009. C’est à cette période que le groupe armé s’est radicalisé et a commencé à mener de meurtrières attaques, notamment dans le nord du Nigeria, qu’il a ensanglanté. Boko Haram tue sans vergogne, enlève des populations, pousse des milliers de personnes à se déplacer vers les pays voisins. A ce jour Boko Haram a fait pas moins de 15 000 morts et poussé 1,5 million de personnes à fuir le nord du pays.
Même si plusieurs troupes africaines sont aux trousses du groupe, et que nombre d’observateurs affirment qu’il est affaibli, d’où la multiplication de ses raids et attaques, Boko Haram est loin d’avoir dit son dernier mot. D’ailleurs, des responsables de l’armée, au cœur de la lutte contre les disciples d’Abubakar Shekau, affirment que la réalité est toute autre sur le terrain. Un responsable de l’armée camerounaise note que le groupe a changé de stratégie de combat, estimant que la lutte à son encontre pourrait même durer une dizaine d’années.
De son côté le Président nigérian a promis de faire de la lutte contre Boko Haram sa priorité. Depuis son investiture, le 29 mai dernier, le groupe armé a tué au moins de 800 personnes dans le nord du pays, montrant que sa capacité de nuisance est toujours aussi importante.