Lancée le 1er décembre 2010 à l’esplanade du Palais polyvalent des Sports de Yaoundé, au Cameroun, Promode, la foire des habilleurs se tient jusqu’au 12 décembre prochain. Elle regroupe 130 entreprises des secteurs de la mode et de la beauté. 80 000 personnes sont attendues au cours des deux semaines d’exposition. Patrice Assiga Eyene, le promoteur de cette première édition, s’est confié à afrik.com.
De notre correspondante
«Nous voulons lutter contre la vie chère et la friperie », affirme Patrice Assiga Eyene. Le jeune consultant en communication camerounais a proposé à de nombreuses sociétés un espace où elles peuvent vendre leurs stocks d’invendus à bas prix. Une idée qui, espère-t-il, séduira la population, en cette période de fin d’année.
Afrik.com : D’où vous vient l’idée de Promode?
Patrice Assiga Eyene : Promode est le festival pour la promotion de la mode. L’idée de sa création nous vient de l’observation que nous avons faite sur la mode ces dernières années. L’habit et la mode concernent tout le monde. Et en fin d’année, c’est véritablement le moment propice pour se pencher sur cet aspect de la beauté. Ce sont tous les âges qui sont concernés et impliqués : les enfants, les parents, les jeunes et les vieux. Il était important pour nous de voir comment on pouvait résoudre le problème de vie chère dans notre pays. On décrie la vie chère pour ce qui est des produits de première nécessité, pourtant elle est également une réalité dans le domaine de l’habillement.
Afrik.com : Comment tout cela s’est-il mis en place ?
Patrice Assiga Eyene : Nous avons rencontré les promoteurs de prêt-à-porter et des créateurs de mode qui nous posaient un réel problème de déstockage dans leur magasin. Nous leur avons proposé un projet de déstockage total, car ils n’arrivent pas souvent à écouler leurs produits. Il fallait recourir à la solde en cette fin d’année. Il était important pour nous de les mettre dans un cadre un peu plus neutre et de rassembler les produits de même catégorie afin de créer un contact direct entre les entreprises et les clients qui viennent visiter les magasins. Nous voulons permettre aux entreprises d’écouler leurs produits et aux consommateurs d’acquérir ces produits à bas prix.
Afrik.com : Pensez-vous que cela peut se faire quand, parfois, les magasins annoncent des soldes grandioses alors qu’il n’en est rien. Avez-vous les moyens de contrôler la véracité et l’effectivité de la baisse des prix?
Patrice Assiga Eyene : Cela fait partie des conditions d’adhésion. Lorsque vous prenez un stand, on vérifie vos prix et on les compare avec ceux de la mercuriale. Il y a un prix minimum et un prix maximal. Nous veillons à ce que les promoteurs n’aillent pas au dessus des prix conventionnés. Nous utilisons également la stratégie des prix barrés. Nous avons les prix connus par tous et les prix Promode. En plus, nous comptons sur la bonne foi des vendeurs car ils ont de véritables problèmes pour écouler leurs marchandises. Nous leur donnons l’opportunité de leur faire. Je ne pense pas qu’ils puissent abuser les clients. Nous avons des magasins qui reçoivent une ou deux personnes par semaine. Pourtant, depuis ce matin (1e décembre, ndlr) certains ont reçu 500 visiteurs et potentiels clients dans leur stand. Ils ont pu vendre quelques articles. Cette foire est donc une bonne initiative pour eux.
Afrik.com : Il se pose également un problème de friperie. Le neuf coûte cher et certains Camerounais achètent la friperie. En tant que promoteur de la mode que comptez-vous faire pour freiner un peu l’évolution de la friperie dans nos marchés ?
Patrice Assiga Eyene : Ici, à Promode, il ne s’agit pas de friperie. L’objectif c’est de solder tout ce qui est dans les magasins. Vous savez que, dans le domaine du vêtement, il y a ce qu’on appelle les fins de séries. Il faut vider les stocks qu’on a et prendre les nouvelles collections. Pour cela, on doit baisser les prix. Je pense que Promode est la solution idéale pour lutter contre la friperie. Si vous avez du neuf au prix de la friperie, je ne vois pas pourquoi vous iriez à la friperie qui, compte tenu des conditions d’hygiène, est dangereuse pour la sante de ceux qui la mettent. En plus, les produits de la friperie se détériorent vite.
Afrik.com : Qu’escomptez-vous de cette 1ère foire des habilleurs, qui s’achève le 12 décembre prochain ?
Patrice Assiga Eyene : La première attente est la satisfaction du public à l’issue de cette foire des habilleurs. Quand nous avons pensé Promode, c’était plus pour que le grand public trouve son compte et résolve le problème de la vie chère et que l’événement soit populaire. Désormais, il sera un événement annuel.