Depuis ce matin, les Camerounais sont appelés aux urnes pour élire leurs députés et les conseillers municipaux. Le président de la République a confié quelques mots à la presse, après avoir rempli son devoir civique. Dans ses propos, Paul Biya n’a pas manqué de lancer des piques aux partis de l’opposition ayant appelé au boycott.
Comme à son habitude, Paul Biya, accompagné de son épouse, s’est acquitté de son devoir civique à l’école publique de Bastos, dans le cadre des élections législatives et municipales qu’il a lui-même convoquées pour ce jour, dimanche 9 février 2020. Après avoir voté, Paul Biya ne s’est pas fait prier pour exprimer sa satisfaction, quant à la tenue du scrutin.
« Ce que je disais, c’est que la démocratie fait des pas de géant au Cameroun. Il y a eu le grand dialogue. Il y a les lois sur la décentralisation, le statut spécial, la loi sur le bilinguisme. Et bientôt, quand les élections municipales auront pris fin, on aura à élire des conseillers régionaux. C’est de grands pas vers une démocratie plus développée. Je n’en suis que satisfait et je remercie les Camerounais d’apporter leur dynamisme, leur concours à la marche de cette grande démocratie », a laissé entendre Paul Biya.
Profitant de l’occasion, le Président camerounais a invité ses compatriotes à ne pas suivre le mot d’ordre de « certains petits partis politiques » qui ont appelé au boycott du scrutin. Parmi ces partis politiques qualifiés de petits par Paul Biya, figure en tête de liste le MRC de Maurice Kamto.
Le taux de participation reste le principal enjeu de ce qui passe pour un scrutin sans suspense, puisque le parti au pouvoir, le RDPC, est assuré de remporter la majorité des sièges. Pour l’heure, de sources locales, ce taux serait très faible, ce qui constituerait un désaveu pour le pouvoir en place. Mais, à l’occasion d’une conférence de presse qu’il a donnée toute à l’heure, le ministre de l’Administration territoriale du Cameroun, Paul Atanga Nji, bat en brèche cette position, affirmant que les Camerounais n’ont fait aucun cas de l’appel au boycott.
Paul Atanga Nji déclare, sans donner de chiffres : « le mot d’ordre de certains partis politiques qui ont eu peur et qui ont appelé au boycott a été ignoré par l’ensemble des citoyens. Les populations des régions du nord-ouest et du sud-ouest sont massivement sorties ». Le rapport des différents observateurs nous permettra d’avoir une idée plus précise du taux de participation.