Au Cameroun, les organisations de défense des droits de l’Homme, estimant que l’on assiste à un durcissement du régime à l’égard de toute voix dissidente, tirent la sonnette d’alarme.
C’est après un second week-end consécutif de manifestations interdites au Cameroun que le Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC) de l’opposant Maurice Kamto dénonce « les dérives du pouvoir » et une nouvelle vague d’interpellations. C’est ce qu’a rapporté RFI, qui indique que du côté du pouvoir, l’on dément ces accusations.
Toutefois, cette situation inquiète les organisations de défense des droits de l’Homme. Le cas d’Ilaria Allegrozzi, chercheuse sur l’Afrique Centrale pour Human Rights Watch (HRW) est assez évocateur. Selon RFI, elle n’a pas été autorisée à entrer au Cameroun pour enquêter alors que son visa était en règle. La chercheuse estime que l’on assiste à un durcissement du régime à l’égard de toute voix dissidente.
« Je pense qu’on assiste à une vraie répression de l’opposition politique et en général, de toutes voix dissidentes au Cameroun. Il est important de souligner cet aspect des répressions qui ne visent pas seulement les opposants politiques, mais visent également la société civile, les défenseurs des droits de l’Homme, les enquêteurs des droits de l’Homme tels que Human Rights Watch, mon organisation par exemple », confie Ilaria Allegrozzi au journal.
La chercheuse sur l’Afrique Centrale va plus loin : « Nous avons été interdits d’accès au pays le 12 avril dernier. Et depuis, on n’est plus en mesure de pouvoir rentrer sans les autorités qui ne nous ont donné aucune explication. C’est un pas en arrière pour le Cameroun. C’est un signe que le gouvernement essaie de dissimuler les abus commis par ses forces de sécurité au monde extérieur ».
Et d’interpeller le gouvernement de Paul Biya : « Nous disons aux autorités camerounaises que les ONG ont un rôle très important à jouer, et les laisser travailler sans entrave au Cameroun montrerait que le Cameroun prend les droits de l’Homme vraiment au sérieux ».