Le parc d’attractions de Kumba, situé dans la zone anglophone du Sud-Ouest du Cameroun, a connu une ambiance inhabituelle, ce jour, 5 novembre 2020, et pour cause, le Premier ministre, Chief Joseph Dion Ngute, représentant personnel du chef de l’Etat, y présidait la cérémonie des obsèques officielles, organisée en la mémoire des sept écoliers froidement assassinés, le samedi 24 octobre dernier à Kumba.
On a noté la présence à cet événement, des centaines de personnes presque toutes vêtues en noir, composées des membres du gouvernement, des chefs traditionnels, des leaders religieux de diverses confessions, des responsables des organisations de la société civile et politiques, des enseignants et élèves, des hommes et femmes de média, des membres de familles inconsolables,… toutes venues pour un même but, celui de rendre à travers des chants, prières, homélies et témoignages, les derniers hommages aux jeunes écoliers victimes d’un crime crapuleux. Le déploiement d’un fort dispositif militaire n’était pas à négliger.
En guise de rappel, ce massacre a été commis, le 24 octobre 2020, par des groupes armés sur des élèves âgés de 12 à 14 ans (5 à 12 ans selon d’autres sources) de la « Mother Franscica School », dans la zone urbaine de Kumba, une ville de la partie anglophone du Cameroun en crise. Ce samedi là aux environs de 11 heures, « un groupe de près d’une dizaine de terroristes, munis d’armes de guerre et constitués en véritable commando, avait fait irruption à bord de trois motocyclettes dans l’enceinte du complexe scolaire privé dénommé : « Mother Francisca International Bilingual Academy » et avait froidement ouvert le feu sur des élèves qui se trouvaient dans les salles de classe.
Un bilan de six élèves assassinés, 5 filles et un garçon, tous âgés entre neuf et douze ans ; (4 ou 8 morts selon d’autres sources) et treize blessés, soit dix 10 filles et trois garçons, dont sept cas avérés préoccupants avait été annoncé. Dans une tentative de fuite, certains élèves s’étaient blessés en sautant du second étage du bâtiment. Des blessés avaient été conduits vers l’hôpital de district de la ville.
Il faut signaler que les écoles avaient déjà été une cible dans le passé récent, mais n’avaient jamais connu un massacre d’une telle ampleur. Mi-mai, un enseignant de l’université de Bamenda (Nord-Ouest) avait notamment été abattu par des séparatistes, car il refusait d’arrêter de faire cours, selon l’ONG Human Rights Watch (HRW).
Mais, depuis 2016, les combats dans les zones anglophones du Nord-Ouest et du Sud-Ouest (NOSO) du Cameroun, mais aussi les exactions et meurtres de civils, selon de nombreuses ONG, ont fait plus de 3 000 morts et forcé plus de 700 000 déplacés.