Alors que sa manifestation du 2 novembre, initialement autorisée par Yaoundé, a finalement été interdite, l’opposant camerounais Maurice Kamto a décidé de la maintenir, quitte à retourner en prison.
Le dégel dans la crise politique qui secoue le Cameroun était déjà envisagé par les moins sceptiques qui commençaient à applaudir des deux mains pour saluer la décision des autorités de laisser Maurice Kamto et son parti, le MRC ( Mouvement pour la Renaissance du Cameroun) mener naturellement leurs activités. Ce qui laissait croire à une volonté de l’exécutif camerounais de favoriser le dénouement de la crise politique dans ce pays d’Afrique Centrale.
Au titre des actes posés par le régime de Paul Biya, la libération de plusieurs détenus politiques parmi lesquels celui qui se considère comme le « Président élu », Maurice Kamto, et surtout l’autorisation à manifester publiquement le 2 novembre, délivrée au Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC) par le sous-préfet de l’arrondissement d’Ebolowa II, le lundi 28 octobre 2019
Quelques heures après cette autorisation, Obam André Francis revient sur sa décision. Raison évoquée : « menaces de troubles à l’ordre public (tensions, provocations et affrontements entre les deux camps) ». En effet, après le MRC, le Rassemblement Démocratique du Peuple Camerounais (RDPC), parti au pouvoir, a programmé une manifestation, le même jour, à la même heure et au même lieu. Ce qui légitimait la décision du sous-préfet d’interdire les deux manifestations.
Seulement mercredi, l’occasion d’une réunion des femmes du MRC tenue au siège du parti par Barrister Mispa Awasum, présidente de l’Organisation des femmes du MRC, a été saisie par Maurice Kamto pour confirmer la tenue de la manifestation aux date, lieu et heure initialement prévus, ainsi que tous les autres meetings dont les dates sont déjà annoncées. Il s’agit notamment des sorties de Yaoundé (2 novembre) et de Douala (9 novembre).
Mieux, l’opposant camerounais précise qu’il présidera personnellement chacune de ces rencontres. L’avocat et professeur de droit insistant qu’il ne redoutait pas d’être à nouveau envoyé en prison. « S’il faut que je retourne à Kondengui, je retournerai à Kondengui », a laissé entendre Maurice Kamto.
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